qala rabbi innī limā anzalta ilayya min khayrin faqīr
Seigneur, j’ai grand besoin du bien que tu feras descendre vers moi.
(Sūrat al-Qasas, No.28, Āyat 24)
Le Coran dénombre de magnifiques Du’ās que nous pouvons lire quotidiennement. Nous devrions notamment rajouter celui mentionné dans le verset ci-dessus, à notre liste de supplications. Il s’agit du Du’ā du Prophète Mūsā ‘alayhis salām quand il arriva dans la ville de Madyan.
Les versets précédents détaillent l’arrivée du Prophète Mūsā (a) dans la ville de Madyan. Quand il arriva, il vit un attroupement de gens abreuvant leur troupeau et trouva deux femmes se tenant debout, à l’écart, attendant patiemment que la foule de bergers s’en aille. Il apprit d’elles qu’elles attendaient depuis un long moment mais faisant preuve de pudeur elles ne souhaitaient pas se joindre au rassemblement des hommes. Le Prophète Mūsā (a) ne resta pas passif et ne laissa pas cette situation perdurer. Du fait de sa bienveillance et de son désir d’aider les autres, il se procura de l’eau pour leur troupeau et récita ensuite silencieusement une prière à Allah (swt), Lui demandant le Bien.
Nous apprenons ici une leçon importante par le Prophète Mūsā (a). Il était affamé, assoiffé et seul dans un pays étranger. Pourtant, la première chose qu’il fit, était de venir en aide à ceux qui en avaient besoin. Il ne s’apitoya pas sur sa propre condition. Il nous enseigne la nécessité de s’efforcer à prêter attention aux besoins des autres avant les nôtres. L’Imam Ali ‘alayhis salām a dit : Quiconque préfère les autres à lui-même mérite qu’il soit reconnu comme une personne vertueuse. (Ghurar Al-Hikam, traduit de l’anglais)
Bien que le prophète Mūsā (a) avait de nombreux besoins à ce moment précis, il ne les réclama pas. Au lieu de cela il dit : Seigneur, j’ai grand besoin du bien que tu feras descendre vers moi ! Il reconnaissait qu’Allah ‘azza wajall a une meilleure connaissance que nous sur ce dont nous avons besoin. Cette prière unique résume parfaitement la servitude. L’acceptation que tout bien vient de Lui. Plus important encore, que tout ce qui vient de Lui est bien !
C’est après cet acte d’altruisme et cette prière à Allah subhānahu wata’ālā pour satisfaire ses besoins que les portes de la Prophétie s’ouvrirent pour Nabi Mūsā (a). Grâce à cette seule demande, sa solitude prit fin et il trouva un foyer. Il fut béni par une pieuse et bienveillante épouse. Cela le condisit également auprès du Prophète Shu‘ayb (a) et il bénéficia de sa guidance, le préparant ainsi à devenir l’un des plus grands prophètes d’Allah.
Nous ne pouvons pas sous-estimer la puissance de ce Du’ā. La prochaine fois qu’une opportunité de faire du bien à quelqu’un se présente à nous, hâtons-nous, même si cela peut nous causer un léger désagrement. Et ensuite, tournons-nous sincèrement vers Lui à travers ce Du’ā et Il nous donnera plus que ce à quoi nous nous attendons. Ceux-là se précipitent vers les bonnes actions et sont les premiers à les accomplir. (Q : 23:61)
Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Al-Amthal fí Tafsír Kitáb Alláh al- Munzal, ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān