Waliyumahhis-allāhul-ladhīna āmanū wayamhaqal-kāfirīn
Et afin qu’Allah purifie ceux qui ont cru, et anéantisse les mécréants.
(Sourat Āli Imrān, No 3, Āyat 141)
Ce verset est la suite d’un passage relatant la bataille d’Uhud et de ses conséquences. Dans le verset qui précède, Allah soubhānahou wata’ālā parle de changements de fortune pour les personnes ayant le pouvoir à leur tour. Les croyants verront également leur fortune changer et goûteront parfois l’amertume de la défaite. La raison derrière cela, est qu’ils puissent apprendre de leurs erreurs et être purifiés des caractéristiques qui les ont amenés à commettre ces erreurs. À la longue, ils réussiront mieux grâce à ce qu’ils ont appris. La purification qu’ils reçoivent à travers cela devient également un moyen pour eux de purifier la société et de contrer le mal répandu par ceux qui rejettent la foi.
Le mot «yumahhisa» signifie purifier quelque chose de tout type de défaut qui y est entré, par des forces externes. Une défaite ou un échec, même une erreur, révèle un point faible. La personne qui la traverse prend conscience de sa faiblesse et apprend de cela à devenir plus astucieuse la prochaine fois. Au fil du temps, la perspicacité acquise à partir des erreurs aide à former une personnalité judicieuse. Une vie où Dieu empêcherait les croyants d’échouer ne fournirait pas l’occasion d’apprendre et d’évoluer vers une éventuelle victoire digne et méritée.
Pour ceux qui rejettent la foi, de tels progrès acquis par les croyants conduiraient à un épuisement progressif de leur propre force. Le mot «yamhaqu» signifie une diminution progressive. Au fur et à mesure que les croyants deviennent plus intelligents, ils parviennent à mieux contrer les tactiques de ceux qui répandent les méfaits sur terre. La fin ultime est donc une victoire pour les croyants.
Les Musulmans de l’époque supposaient que du moment qu’ils croyaient et avaient la foi, ils seraient victorieux à chaque bataille. Et parce que les mécréants avaient rejeté la foi, ils seraient toujours vaincus car Dieu ne leur permettrait pas de gagner. Cette hypothèse avait été renforcée par la victoire remportée à Badr. Mais c’était une hypothèse erronée et la bataille de ‘Uhud leur avait montré le contraire. Ils avaient pensé que Dieu interviendrait et leur donnerait du succès. Une telle hypothèse fausse les concepts de tests et de parcours, de purification et de purge, de récompense et de punition. La Sounna Divine est le fait que le succès et la défaite sont le résultat des causes normales.
Ce verset nous rappelle que le succès réside dans l’apprentissage des erreurs. L’erreur est humaine et personne n’est à l’abri des erreurs. Parfois, cela peut être le plan de Dieu que nous ne soyons pas protégés contre les erreurs. Une erreur est un éducateur, une rétroaction sur quelque chose qui peut être amélioré en nous. C’est un appel au changement et s’il est respecté, cela peut conduire à beaucoup de progrès. Que ce verset nous rappelle que ce n’est pas l’erreur elle-même qui est décisive. C’est la fin ultime qui compte le plus.
Sources : ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh