Walā yahīqul-makrus-sayyi’u illā bi-ahlih
Cependant, la manœuvre perfide n’enveloppe que ses propres auteurs.
(Sūrat Fatir, No 35, Āyat 43)
Ce verset parle du peuple qui a rejeté le message apporté par le Saint Prophète sallallāhu’alayhi wa-ālhi wasallam et a comploté pour le discréditer. La phrase ci-dessus du verset mentionne une vérité importante – ceux qui complotent le mal ne feront du tort qu’à eux-mêmes par ce mal. Il reviendra les hanter et les assaillir d’une manière qu’ils n’avaient pas prévue.
‘Makr’ est un plan pour empêcher quelqu’un d’accomplir ce qu’il veut faire par la ruse et la dissimulation. Cela peut être de deux types. L’une est une façon positive dans laquelle une personne est tournée vers le bien. Ce type de manœuvre est attribué à Allah : Et c’est Allah qui sait le mieux leur machination ! (Q 3 :54). L’autre forme est répréhensible, lorsque le complot consiste à attirer quelqu’un vers le méfait et le mal. Le mot ‘yahīqu’ signifie descendre, affecter ou entourer. Cela reflète l’idée qu’à court terme, un complot maléfique pourrait nuire à d’autres, mais qu’à long terme, il affecterait les conspirateurs eux-mêmes.
On peut se demander : Comment un complot parvient-il à faire du mal à celui qui complote lui-même ? Même si le complot peut d’abord nuire à celui contre lequel il a été élaboré, les effets suivants peuvent à long terme, être préjudiciables pour le comploteur :
1. La négativité de son complot affecte sa pensée et son être intérieur, formant parfois une barrière pour une vision claire. Elle intensifie l’obscurité intérieure déjà présente en lui.
2. La conspiration est enregistrée et devient une partie de lui, le suivant dans l’Au-delà.
3. Il est possible que si Dieu le souhaite, le complot finisse par échouer dans ce monde et que le conspirateur voie ce qu’il a essayé d’empêcher.
4. Le conspirateur devra faire face au châtiment de Dieu pour le mal qu’il a perpétré.
D’autres versets du Coran expliquent également cette compréhension du mal qui revient blesser celui qui fait du mal. Le Coran dit : Ô gens ! Votre transgression ne retombera que sur vous-mêmes. C’est une jouissance temporaire de la vie présente. Ensuite, c’est vers Nous que sera votre retour, et Nous vous rappellerons alors ce que vous faisiez. (Q 10 :23) et Quiconque viole le serment ne le viole qu’à son propre détriment. (Q 48 :10)
Dans la vie du Prophète (s), les ennemis ont comploté pour l’empêcher de diffuser son message. Ils ont tenté de calomnier le Prophète en l’accusant de diverses choses. Ils ont utilisé l’autorité, les menaces, la corruption, etc. pour empêcher les gens de choisir le culte d’un Dieu unique. Mais finalement, leurs complots ont échoué, et ils ont dû faire face à ce qu’ils avaient manigancé. On le voit souvent dans l’histoire, dans l’histoire de Fir‘awn et Hāmān, dans celle de Namrūd, et dans celles des autres tyrans des civilisations humaines.
Nous pouvons en voir de nombreux exemples dans le monde et dans notre vie quotidienne. Les gens qui font du tort aux autres ne s’en tirent pas complètement indemnes. Les effets de leurs actions les affectent de bien des façons, même s’ils ne s’en rendent pas compte. Les conspirations modernes contre des groupes de personnes ne durent pas longtemps et souvent, il arrive que le public ciblé se relève encore plus fort qu’avant. Laissons ce verset nous rappeler la gravité de comploter contre quelqu’un pour le pousser à commettre le mal. C’est une action qui aura de graves conséquences pour le comploteur.
Sources : Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma’ al-Bayān ; ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh