Yā ayyuhalladhīna āmanū-dhulū fis-silmi kāffa
Ô les croyants ! Entrez-en plein dans l’Islam
(Sourate al-Baqarah, No 2, Āyat 208)
Ce verset invite les croyants à se soumettre entièrement (à Allah). Le mot ‘silm’ peut être traduit par Islam, ou soumission au Créateur. Il peut également faire référence à la paix intérieure et à la sécurité, le résultat de cette soumission. Le mot ‘kāffatan’ souligne que cette entrée devrait être collective et totale. Ce n’est pas une soumission partielle ou conditionnelle. Le commandement s’adresse aussi bien à l’individu qu’aux groupes. Tous devraient se soumettre aux ordres du Seigneur. Lorsque les êtres humains se soumettent au Créateur, la société ainsi formée est en paix. Il y a une harmonie entre les individus, basée sur une foi et une croyance communes en l’Au-delà. Ainsi, le commandement est de se soumettre tous ensemble.
Le fondement du message de l’Islam est la soumission aux ordres d’Allah ‘azaa wajall. Le Coran dit : Dis : “Le vrai chemin, c’est le chemin d’Allah. Et il nous a été commandé de nous soumettre au Seigneur de l’Univers (Le saint Coran sourate 6 verset 71). La soumission n’est pas synonyme de dérogation pour les êtres humains. Mais bien la compréhension que nous sommes des serviteurs de Dieu, sans être libres de suivre nos propres désirs. Nous avons été créés et sommes responsables et redevables de chacune de nos actions. Une personne qui croit fermement au fait qu’elle a un Créateur, reste convaincue de la nécessité d’obéir à Ce Créateur. Elle est, selon son point de vue, dans l’incapacité de décider par elle-même de la voie à suivre. La soumission et l’obéissance à Dieu sont le fruit de la vraie foi. De nombreux versets du Coran relient la foi à la soumission. Dans la Sourate Al-Ahzāb, Allah (swt) dit : Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. (Q 33 :36) et dans la sourate An-Nour : La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est : « Nous avons entendu et nous avons obéi. » Et voilà ceux qui réussissent. (Q 24 :51).
Se soumettre à Dieu, obéir à Ses Commandements et accepter Son Décret, c’est s’en remettre à Lui. Cela signifie être conscient qu’Il est le Plus Grand et l’Infiniment Sage, qu’Il a le savoir sur tout ce que nous ne savons pas. Qu’Il est digne de nous ordonner quoi faire pour notre propre intérêt. Le Prophète (s) explique cela : O serviteurs d’Allah, vous êtes comme des patients et le Seigneur du monde est comme le médecin. Le rétablissement du patient réside dans ce que le médecin lui apprend et planifie pour lui, et non dans ce que le patient souhaite et exige. Alors soumettez-vous aux ordres d’Allah, vous réussirez. (Majma’ al-Warram, traduit de l’anglais v.2, p.117)
La soumission à Dieu est un honneur pour l’être humain. C’est la soumission au Créateur, et non pas aux êtres créés qui demeurent tout aussi impuissants et dépendants du Créateur. Les gens se soumettent aux ordres et aux attentes des autres sans se rendre compte de la bêtise de se soumettre à ceux qui sont intrinsèquement aussi faibles qu’eux. Imam Zayn al ‘Ābidīn explique de quelle manière tous les êtres humains se ressemblent dans leur dépendance et dans leur impuissance. Il dit: Mon Dieu, je me suis voué entièrement à Toi, en me coupant de tout vers Toi, je me suis dirigé vers Toi de tout mon être, j’ai détourné mon visage de celui qui a besoin de Ton Don, j’ai évité de demander à celui qui ne (peut) se dispenser de Ta Faveur, j’ai vu que c’était faire preuve de sottise et d’égarement de la raison qu’un nécessiteux demande à un autre nécessiteux (Du’ā 28, Sahīfa Sajjādiyya).
Alors que nous commémorons le grand sacrifice de l’Imam al-Houssayn (a) et de ses compagnons à Karbala, laissons ce verset nous rappeler la nécessité de nous soumettre complètement à Dieu. Obéissons-Lui dans tous les domaines et acceptons ce qu’Il a décidé pour nous. Cela nous apportera beaucoup de paix intérieure et nous apprécierons plus la déclaration de l’Imam Houssayn: Ridham bi-qadhāihi wataslīman li-amrih, c’est-à-dire « je suis satisfait de tout ce qu’Il a décrété (pour moi), et je me soumets à Son commandement ».
Sources : ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr Namūneh ; http://ahlolbait.com/article/