Qāla Rabbi-shrah lī sadrī
[Moïse] dit : Seigneur, ouvre-moi ma poitrine.
(Sūrat Taha, No 20, Āyat 25)
Lorsque la mission de transmettre le message de Dieu à Fir‘awn (Pharaon) est confiée au Prophète Mūsā ‘alayhis salām, il demande à Dieu de l’aider. Parce que l’apostolat était une grande responsabilité. Transmettre le message à Fir‘awn et à son peuple, secourir les Banū Israël et gérer leurs affaires étaient des tâches qui nécessitaient certaines capacités.
Il implore Dieu après que la responsabilité lui ait été confiée. La première requête qu’il formule est l’expansion de son cœur. Le mot sharh signifie ouvrir et élargir. C’est une allusion métaphorique au fait que le cœur qui réside dans la poitrine est comme un réceptacle qui s’élargit et se contracte. Dans un très beau Hadith, le Prophète (s) dit : Allah, le Très Élevé, a des réceptacles sur terre et il s’agit très certainement des cœurs. Les plus aimés des cœurs par Allah sont les plus tendres, les plus pures et les plus fermes, ceux qui sont les plus tendres envers leurs frères, les plus purs des péchés et les plus fermes sur la voie d’Allah. (Mīzānul Hikmah, H. 5300, Kanzul ‘Ummāl, H.1225)
Ce qui est compris par l’esprit doit trouver sa place dans le cœur. Si le cœur n’est pas assez grand pour le recevoir, la compréhension ne peut être assimilée et mise en pratique dans la vie. L’expansion de la poitrine peut dénoter un grand cœur, une pensée noble, la maîtrise de soi et la sagesse. Le Prophète Mūsā (a) avait compris que la mission qui lui avait été confiée était une lourde responsabilité. Il était conscient de l’arrogance de Pharaon et de son peuple et du pouvoir qu’avait Pharaon sur les gens. Il savait qu’il ne serait pas facile de le sermonner. Il était également au courant de la faiblesse des Banū Israël et de leur ignorance. Il serait difficile de les diriger. Moïse était également pleinement conscient de sa propre faiblesse ; son intolérance à l’oppression et son bégaiement lorsqu’il parlait. En gardant tout cela à l’esprit, il demande à Dieu d’élargir sa poitrine afin d’augmenter sa tolérance et pour qu’il soit en mesure de faire face aux difficultés de sa mission.
Même s’il savait à quel point la responsabilité était lourde, Mūsā (a) n’était pas réticent à l’accepter. Au lieu de cela, il demande de l’aide pour arriver à la gérer. Telle est la réponse d’un croyant qui sait qu’il doit endurer certaines choses par amour pour Allah ‘azza wajall. Il ne fuit pas face à une tâche difficile. Au contraire, il recherche de l’aide pour pouvoir bien l’accomplir. Sa requête révèle également son humilité et sa conscience du fait que les compétences pour le véritable succès sont accordées uniquement par Allah (swt). Quiconque dirige les autres ou qui a une certaine forme d’autorité sur les autres, doit être tolérant pour réussir. En effet, il s’agit d’un atout pour pouvoir s’acquitter de toute responsabilité. Cela aide à rendre la tâche plus facile. Imam Ali (a) a dit : Le moyen d’acquérir le leadership est un grand cœur. (Nahjul Balāgha, Hadith 176 – Traduit de l’anglais)
Récitons souvent ce verset et inspirons-nous pour avoir un cœur plus grand. La tolérance est nécessaire dans toutes les interactions de la vie et posséder cette qualité facilitera beaucoup de défis quotidiens de la vie. Prions pour cela tous les jours ; c’est ce qui a permis aux Prophètes de réussir.
Sources : ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; ww.alketab.org