وَلَمْ أَكُنْ بِدُعَائِكَ رَبِّ شَقِيًّا
Walam akun bidu‘ā’ika rabbi shaqiyya
Je n’ai jamais été malheureux [déçu] en te priant, Ô mon Seigneur.
(Sourate Maryam, No 9, Āyat 4)
Quand le prophète Zakariyyā (a) prie pour un enfant à un âge avancé, il sait qu’il ne sera pas déçu dans sa prière. Il dit qu’il est devenu assez vieux, mais il n’a pas perdu espoir car Dieu ne l’a jamais déçu. Le mot shaqiyya dans ce verset signifie être malheureux, fatigué ou affligé. Aucun de ces termes ne s’applique aux supplications du prophète à Allah ‘azza wajall.
Le prophète Zakariyyā était habitué à ce que ses supplications soient acceptées par son Seigneur et il savait qu’Il ne lui avait jamais refusé Ses bénédictions. Sa déclaration selon laquelle il n’a jamais été malheureux dans ses prières signifie que, dans le passé, Dieu a toujours répondu à ses prières. Cela pourrait aussi signifier que grâce à la continuelle bénédiction du Tout-Puissant, Zakariyyā avait le sentiment de ne jamais avoir été privé de Ses grâces. Cependant, il présente ici une requête importante : celle d’avoir un enfant. Il a une vision d’ensemble et ne se fonde pas sur le seul fait qu’il n’a pas eu d’enfant pour ne pas être reconnaissant envers le Tout-puissant pour ses nombreuses bénédictions.
La prière est l’outil par lequel un croyant corrige ce qui ne fonctionne pas dans sa vie. Prier Dieu, c’est se tenir à la porte de Sa miséricorde et demander à y entrer. Cela signifie savoir que la grâce de Dieu est accessible à Ses serviteurs et que ceux qui la demandent la reçoivent. L’attention est portée sur le Seigneur et Ses qualités. La porte de la miséricorde de Dieu est ouverte à tous, mais on y accède de différentes manières. Il se peut que cela ne se passe pas exactement comme le demandeur l’avait prévu. Le Saint Prophète (s) a dit : Tout musulman qui implore – à moins que ce ne soit pour commettre des péchés ou pour rompre des liens de parenté – reçoit l’une de ces trois choses de la part d’Allah: Il exauce sa demande ; Il la lui réserve dans l’au-delà ; ou au lieu de cela, Il empêche les malheurs de l’atteindre.(Majlisī, Bihār al-Anwar, v. 93, p. 366, H. 16.)
La déception dans les prières se produit lorsque nous ne comprenons pas les choses suivantes :
1) Nos actions peuvent être des obstacles qui empêchent la miséricorde de Dieu de nous atteindre. Imam Ali (a) a dit : Soyez attentifs à Dieu ; réformez vos actions ; purifiez vos intentions ; encouragez à faire le bien et interdisez le mal afin que vos invocations soient acceptées. (Ibid. v. 93, p. 376)
2) La prière a peut-être été exaucée mais nous ne le réalisons pas car nous attendons que quelque chose de miraculeux se produise. Parfois, ce que nous obtenons par des moyens courants dans la vie quotidienne est en fait une réponse à nos prières. Souhaiter simplement le bien et mener une vie paisible est un désir inhérent en nous ; cela est constamment accompli par les bénédictions divines. Cependant, nous n’y pensons pas car nous tenons les choses pour acquises.
3) Nous ne pouvons pas être déçus si nous considérons Allah comme le Rabb (Seigneur, pourvoyeur, nourricier, protecteur, gardien). Il n’y a donc pas de place pour le désespoir puisqu’il y a la foi qu’Allah (swt) est toujours présent et attentif à nos besoins.
Rappelons-nous que l’une des tactiques de Shaytān est de nous faire perdre espoir en Allah soubhānahou wata‘ālā. Ne laissons pas les pensées négatives nous laisser croire que notre prière ne sera pas exaucée. Utilisons ce verset pour nous motiver et nous inspirer. Aucune difficulté dans la vie, aussi tenace soit-elle, ne doit nous faire douter de la réponse d’Allah à nos invocations.
Sources: Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh
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