Alladhīna ātaynāhumul-kitāba yatlūnahu haqqa tilāwatihi ūlā’ika yu’minūna bihi
Ceux à qui Nous avons donné le Livre, qui le récitent comme il se doit, ceux-là y croient.
(Sourat al-Baqarah, No 2, Āyat 121)
Au cours du mois de Ramadan, les croyants essaient de réciter un peu plus le Saint Coran. Les Masājid et les maisons sont remplies des sons de la belle tilāwah du Coran, les jeunes et les moins jeunes cherchant à se rapprocher du Coran. C’est une pratique qu’ils espèrent poursuivre quelque peu au cours de l’année. Réciter le Coran apporte un certain réconfort au coeur. C’est une conversation pour l’âme, à l’écoute de son Créateur et un éveil aux aspirations profondes.
Selon le verset ci-dessus, la récitation du Coran doit être faite correctement. Elle a des droits qui doivent être remplis pour que ses effets se produisent. Le Tafsīr Namoūne dit que selon ce verset, les gens sont de différents types concernant la Tilāwah :
1. Un groupe se concentre sur les lettres et la forme extérieure des versets. Ils sont principalement préoccupés par la prononciation convenable et veulent suivre correctement les règles de récitation.
2. Un autre groupe va au-delà de cela pour comprendre le sens des versets et réfléchir aux idées et aux enseignements du Coran. Ils y consacrent du temps.
3. Le troisième groupe fait les deux choses mentionnées ci-dessus et met en œuvre les enseignements du Coran dans sa vie. Ils comprennent que la récitation et la réflexion correctes sont des préludes pour agir selon les versets. Ils considèrent les versets comme un programme de vie qui les amène à la perfection et savent que c’est la véritable raison de la révélation de ces versets : les guider vers leur Seigneur. Ainsi, chaque fois qu’ils récitent le Coran, ils sont imprégnés d’un nouvel esprit et deviennent plus déterminés que jamais à agir en conséquence. Ce sont ceux qui remplissent les droits de la tilāwah.
‘Allāmah Tabātabā’ī dans le Tafsīr al-Mīzān cite un hadith de l’Imam Ja’far al-Sādiq (a) expliquant ce verset : Ils récitent lentement ses versets, le comprennent, agissent selon ses ordres, espèrent en ses promesses, ont peur de ses menaces, tirent des leçons de ses histoires, obéissent à ses ordres et renoncent à ce qu’il interdit. Par Dieu, cela ne signifie pas mémoriser ses versets, étudier ses lettres, réciter ses chapitres et en apprendre les dixièmes et les cinquièmes [i.e. chapitres du Coran]. Ils se sont souvenus de ses paroles et ont négligé ses limites. Et ce que cela signifie, c’est méditer sur ses versets et agir sur ses ordres. Allah, le Très-Haut a dit : Un livre que nous vous avons envoyé, rempli de bonnes choses, afin qu’ils méditent sur ses versets (Q 38 :29) (tiré d’Irshād al-Qouloūb d’al-Daylāmī).
Dans un autre hadith concernant ce verset, l’Imam (a) a dit : Il s’arrête à [la description du] jardin et du feu. (al-Ayyāshi)
Alors que nous envisageons de maintenir cet esprit de proximité avec le Coran après le mois sacré, laissons ce verset nous rappeler les droits de la tilāwah. Allons au-delà des premier et deuxième groupes décrits dans le Tafsir et soyons du troisième groupe, de ceux qui exercent réellement ses droits. Cela transformera notre vie, tant intérieurement qu’extérieurement. Tel est le pouvoir du Coran.
Sources : ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh.