Réflexion coranique n° 516. Āyāt 28:5-6 – L’espoir dans l’instauration de la justice

Bismillah.

 Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeants et en faire les héritiers, et les établir puissamment sur terre

L’espoir est l’un des principes les plus importants de l’Islam. Pour les peuples de toutes les époques, l’espoir en la victoire de la justice est primordial pour poursuivre la lutte. Il est donc intéressant de constater que les versets ci-dessus utilisent le présent continu, même si le contexte de la révélation est le passé. Le verset implique que Pharaon avait l’intention de disperser les Banū Isrā’īl et de détruire leur puissance et leur grandeur, mais qu’Allah ‘azza wajall avait l’intention de les rendre victorieux et de les faire prévaloir sur terre.

Un exemple du triomphe de la vérité sur le mensonge fut la libération des Banū Isrā’īl et l’anéantissement de Pharaon. Et le plus grand exemple sera l’avènement du règne de la Justice et de la Vérité dans le monde entier par le Sauveur attendu (que nos âmes lui soient sacrifiées).

L’imam Zaynul-‘Ābidin, ‘alayhis-salām a dit : Par Celui qui a établi Muhammad sallallāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam légitimement comme annonciateur de bonnes nouvelles et avertisseur, en vérité les justes d’entre nous Ahlul Bayt et leurs partisans sont comme Mūsā et ses partisans. … (« Ils seront finalement victorieux et les ennemis seront détruits »). (Tafsīr Majma’ al-Bayan)

Il y a plusieurs points mentionnés dans ces versets que nous évoquerons brièvement :

  1. L’intention d’Allah
    Comme beaucoup d’autres versets du Coran et comme dans Q 33:33, le verset commence par le verbe irādah « avoir l’intention ». Bien entendu, l’intention d’Allah n’est pas comme celle des humains, comme Il le précise lui-même : Quand Il veut une chose, Son commandement consiste à dire: « Sois », et c’est. (Q36 :82) Allah (swt) a voulu que les opprimés deviennent un jour des leaders. Lorsqu’Il veut quelque chose, cela se produit.
  2. Opprimés dans le pays
    Nous savons que le terme arabe mustad’af est dérivé du mot dhu’af (faiblesse). Mais ici, il ne s’agit pas de quelqu’un de faible ou d’impuissant. Il s’agit plutôt de quelqu’un qui a du pouvoir mais qui a subi la pression des injustes et qui n’a pas le choix. Il essaie toujours de briser les chaînes pour devenir libre afin d’établir la vérité et la justice partout.

    Allah subhānahu wata’ālā a promis à ce groupe qu’Il l’aiderait et lui donnerait le pouvoir sur la terre. Cette promesse ne s’adresse pas aux personnes qui n’élèvent même pas leur voix contre l’oppression, et ceux qui n’ont aucunement l’intention de rejoindre le champ de bataille pour être sacrifiées.
  3. En faire des leaders et des héritiers
    Ce verset souligne un principe théologique essentiel mis en avant par l’école d’Ahlul Bayt ‘alayhimus-salām. Le droit de choisir les dirigeants appartient uniquement à Allah, et c’est Lui, et non le peuple, qui choisira les dirigeants, qu’il s’agisse de prophètes, d’imams ou d’héritiers de la terre. La croyance en Mahdwiyyah est un principe théologique partagé par toutes les écoles de pensée de l’islam, et en fait par toutes les grandes religions, qui croient en la venue d’un sauveur pour l’humanité à la fin des temps. Mais le Mahdi est désigné par Allah, et non choisi par le peuple, comme l’ont été les imams avant lui.

Alors que nous observons de nombreuses communautés à travers le monde qui ont été affaiblies sur terre, nous nous tournons avec espoir vers des versets comme celui-ci, pour hâter la réapparition de notre Sauveur attendu pour remplir ce monde de justice et d’équité.

References: Abd Ali al-Huwayzī, Tafsīr Nūr al-Thaqalayn; Fadl ibn Hasan al-Tabarsī, Majma‘ al-Bayan fī tafsī al-Quran.