Bismillah.
اقْرَأْ بِاسْمِ رَبِّكَ الَّذِي خَلَقَ
Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé,
(Sūrat Al-‘Alaq, No.96, āyat 1)
L’art poétique était très prisé par les Arabes avant l’ère islamique. La culture arabe était principalement orale, la poésie et les récits ancestraux étant profondément chéris. Les poètes étaient tenus en grande estime, et la réputation d’une tribu reposait souvent sur sa compétence poétique.
L’alphabétisation n’a pas revêtu une importance significative parmi les peuples d’Arabie jusqu’à la révélation du Coran. C’est avec la première révélation au Saint Prophète sallallahu ‘alayhi wa-ālihi wasallam à l’âge de quarante ans que les bases de l’alphabétisation ont été posées. L’ange Jibra’īl est descendu avec la première révélation et a ordonné au Prophète de lire (إقرأ). Le Prophète a répondu : « Je ne suis pas un lecteur. » L’ange Jibra’īl a insisté et a dit : « Lis au nom de ton Seigneur qui a créé. » Le Prophète a alors essayé de lire et a dit plus tard : « J’ai senti dans mon cœur et au plus profond de moi-même que des lignes lumineuses étaient inscrites sur mon cœur, et j’ai pu les lire. » (Mutahharī, Ashnāil bā Coran, 16:14)
Le mot ‘iqra’ dérive de qira’ah, qui signifie « assembler des lettres et des mots » lors de la récitation. Il peut désigner aussi bien la lecture d’un texte écrit que la récitation précise de mémoire. La lecture est la clé de la connaissance, et l’ordre de lire est essentiellement un ordre d’acquérir la connaissance.
Le mouvement vers l’alphabétisation fut ainsi initié par le Prophète en Arabie. En peu de temps, l’environnement culturel passa d’une culture axée sur la poésie orale et le conte à une culture axée sur la lecture et l’écriture. Au fil du temps, de nombreuses branches du savoir, dont les sciences, la théologie, les mathématiques et la médecine, prospérèrent dans le monde musulman. Le savoir se développa encore davantage lorsque les musulmans conquirent l’Asie centrale au IIe siècle après l’Hégire, où ils apprirent l’art de la fabrication du papier auprès des Chinois. Le papier remplaça rapidement le papyrus, ce qui permit l’impression de davantage de livres et une plus large diffusion du savoir.
L’accent est mis dans ce commandement non seulement sur la Lecture, mais sur la Lecture au nom de votre Seigneur. Cela signifie lire avec l’aide, la guidance et l’invocation du nom du Créateur. Commencer une tâche au nom d’Allah « azza wajall » est un outil pour réussir et reflète l’essence même de la culture islamique. Les musulmans sont encouragés à commencer toute activité – qu’il s’agisse de lire, de parler ou d’acquérir des connaissances – en disant Bismillah (Au nom d’Allah). L’objectif derrière la lecture et la quête de la connaissance est de devenir un meilleur serviteur d’Allah subhānahu wata‘ālā. Plus profondément, cela rappelle aux musulmans que toute connaissance vient en fin de compte d’Allah Tout-Puissant, et que la capacité d’apprendre est accordée par Lui seul.
L’acquisition de la connaissance sans la foi entraîne souvent des conséquences négatives. Une personne peut accomplir de grands exploits intellectuels, comme voyager sur la Lune ou découvrir les secrets de l’atome. Cependant, sans la foi, la connaissance ne sert que des désirs égoïstes plutôt que des objectifs nobles. Elle favorise l’arrogance et l’oppression au détriment de l’humilité et du service. Les sociétés dépourvues de foi risquent d’utiliser le savoir à mauvais escient pour créer des armes destructrices et exploiter ou opprimer autrui, transformant le progrès en source de préjudice plutôt que de bien.
Nous prions le Tout-Puissant de nous accorder la capacité d’améliorer notre aptitude à lire et de renforcer notre foi. Nous prions également pour les opprimés et les personnes en deuil à travers le monde.
Références : ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Fakhr al-Dīn al-Rāzī, Tafsīr al-Kabīr, Shahīd Murtadā Mutahharī, Āshnā’i Bā Quran.