Bismillah.
زُيِّنَ لِلَّذِينَ كَفَرُوا الْحَيَاةُ الدُّنْيَا وَيَسْخَرُونَ مِنَ الَّذِينَ آمَنُوا
On a enjolivé la vie présente à ceux qui ne croient pas, et ils se moquent de ceux qui croient.
(Sūrat al-Baqarah No. 2, Āyat 212)
Selon certains récits, ce verset a été révélé lorsque Abū Jahl bin Hishām et d’autres polythéistes de la Mecque se sont moqués du prophète sallallāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam et des premiers croyants, qu’ils se vantaient de leur richesse et de leur pouvoir et demandaient pourquoi il s’agissait de gens pauvres comme Abdullah bin Mas’ūd, Ammār, Suhayb, Bilāl et d’autres qui croyaient en l’Islam. Si le Prophète (s) avait raison, déclarèrent-ils, les riches et les puissants auraient eux aussi, été attirés par sa mission.
Le monde attire les gens à réaliser leurs caprices et leurs désirs et leur fait oublier la vraie réalité de la vie sur terre. Ceux qui ont amassé beaucoup en ce monde sont plus susceptibles de tomber dans son piège, car leurs cœurs s’endurcissent et deviennent insensibles. L’attachement qu’ils portent à leurs possessions réduit leurs chances d’accepter la vérité. Ceux qui possèdent moins dans ce monde et qui n’ont pas succombé à ses pièges sont plus susceptibles d’être réceptifs à la vérité. Cela ne signifie pas que tous ceux qui sont riches et puissants seront insensibles à la vérité. Mais il est certain que ceux qui sont attachés à ce qu’ils ont seront de ce groupe. Non seulement ces gens n’acceptent pas la vérité, mais ils se moquent aussi de ceux qui le font. Cette moquerie et cette dérision pourraient être dues à la pauvreté et au manque de statut matériel des gens, ou elles peuvent aussi être dues à leur acceptation de la vérité.
‘Allāmah Tabātabā’ī dans Tafsīr al-Mīzān dit que ces gens utilisent tout ce qu’ils peuvent pour atteindre leurs objectifs. Même la religion est utilisée comme un moyen d’obtenir honneur et statut. Les gens attachés à ce monde peuvent être religieux et mettre en œuvre de fausses normes de matérialisme dans leurs communautés. Ils encouragent leur communauté à leur accorder reconnaissance et privilèges. Ils dédaignent ceux qui ne s’intéressent pas au matérialisme et qui ont fait le choix d’une vie simple et spirituelle.
L’attrait et la fausse sécurité que le monde offre déclenche une forme d’empoisonnement de l’âme. L’imam Ali alayhis-salām l’appelle sakarat al-ni’ma, ce qui signifie une intoxication provoquée par le confort et la richesse. Il parle du monde dans le sermon no 83 du Nahjul Balāghah : “ Son apparence est attirante et son intérieur est destructeur. Il s’agit là d’une tromperie changeable, d’un reflet qui disparaît et d’un pilier qui se tord. Quand son mépriseur commence à l’aimer ou que celui qui ne le connaît pas en ressent de la satisfaction, alors il se lève et pose les pieds, l’attrape dans son piège, en fait la cible de ses flèches et place autour de son cou la corde de la mort, le rapprochant de la tombe serrée et de la terrible demeure afin de lui monter le lieu de son séjour et de la rétribution de ses actes. Cela se poursuit génération après génération.”
On se demande souvent pourquoi le monde a été embellie aux yeux des êtres humains. Si Dieu voulait que nous atteignions la perfection en restant à l’écart du monde, pourquoi l’amour pour les plaisirs de ce monde est-il profondément enraciné dans l’être humain et doit-il lutter contre cela ? La réponse à cette question est simple. Il n’y aurait aucun mérite à rester éloigné d’une chose pour laquelle nous n’aurions pas d’attrait. Quand il y a une lutte et un défi, il peut y avoir une victoire. Ainsi, le véritable succès de l’être humain réside dans le fait de vaincre l’amour du matérialisme et dans l’utilisation de ce que le monde offre pour gagner l’au-delà.
Nous ne pouvons pas vendre l’humanité au monde. Nous devrions plutôt acheter l’au-delà à travers ce monde. Puisse le Tout-Puissant nous accorder le tawfīq d’appartenir à un tel groupe.
Ressources: ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Imam Ali (a), Nahjul Balāghah; http://tadabbor.org/