Bismillah.
فَاسْتَجَبْنَا لَهُ وَنَجَّيْنَاهُ مِنَ الْغَمِّ وَكَذَٰلِكَ نُنجِي الْمُؤْمِنِينَ
Nous l’exauçâmes et le sauvâmes de son angoisse. Et c’est ainsi que Nous sauvons les croyants.
(Sūrat al-Anbiyā No. 21, Āyat 88)
L’histoire du prophète Yūnus ‘alayhis-salām et de sa mission dans la grande ville de Ninive a été abordée dans les réflexions précédentes. Pour résumer, les habitants de Ninive n’ont tout d’abord pas cru à son message. Après de nombreuses années, Yūnus (a), de plus en plus fatigué, pria pour qu’ils soient punis. Lorsqu’Allah ‘azza wajall révéla à Yūnus (a) la date exacte de leur châtiment, il en informa sa communauté et quitta la ville. Cependant, en son absence, alors que les nuages noirs du châtiment commençaient à s’abattre sur Ninive, les gens se repentirent sincèrement et furent pardonnés.
Pendant cette période, Yūnus (a) continua à s’éloigner de sa communauté. Comme il était parti sans la permission explicite d’Allah, aucune nouvelle révélation ne lui fut envoyée. Il finit par atteindre une ville portuaire et décida de monter à bord d’un petit bateau qui s’apprêtait à prendre la mer. Bien que le Coran ne donne pas de détails sur la raison pour laquelle Yūnus (a) a été jeté par-dessus bord, la Soūrah al-Sāffāt, versets 140-141, mentionne que le bateau était plein de gens et qu’ils ont tiré au sort pour décider qui devait être jeté par-dessus bord. Selon les traditions, une baleine a bloqué le chemin du bateau, ouvrant la bouche comme si elle était prête à avaler quelqu’un. Les passagers du bateau se rendirent compte qu’il y avait parmi eux quelqu’un qui ne plaisait pas à Dieu, ce qui les amena à tirer au sort. Quoi qu’il en soit, Yūnus (a) fut finalement jeté à la mer, et une énorme baleine l’avala tout entier. Sur l’ordre d’Allah, il resta en sécurité dans le ventre de la baleine pendant trois jours, enfermé dans l’obscurité et incapable de bouger. Pendant ce temps, Yūnus (a) se rendit compte que ses difficultés étaient dues à l’impatience dont il avait fait preuve à l’égard de son peuple, et il cria à Allah dans l’obscurité:
لَّا إِلَٰهَ إِلَّا أَنتَ سُبْحَانَكَ إِنِّي كُنتُ مِنَ الظَّالِمِينَ
Pas de divinité à part Toi ! Pureté à Toi ! J’ai été vraiment du nombre des injustes. (Q 21 :87)
Les ténèbres qui enveloppaient Yūnus (a) étaient triples : le ventre de la baleine, les profondeurs de la mer et les ténèbres de la nuit. Pourtant, il ne s’agissait que de voiles matériels de ténèbres. Pour un serviteur dévoué d’Allah comme Yūnus (a), la véritable obscurité était la distance spirituelle qu’il ressentait vis-à-vis d’Allah subhānahu wata’ālā, causée par son choix de ne pas avoir pris la mesure la plus appropriée. Il s’est donc sincèrement repenti. Dans le verset suivant de Sūrat al-Anbiyā, cité au début de cette réflexion, Allah fournit un principe général pour tous les croyants : tout comme la supplication sincère de Yūnus (a) a été exaucée et qu’il a été sauvé du chagrin et de l’anxiété, les autres croyants peuvent également être sauvés de la même manière.
Ce verset est un rappel important de la puissance et de l’importance de la supplication. Elle peut avoir des effets extraordinaires. Dans une conversation avec l’un de ses compagnons du nom de Muyassar, l’Imam Ja’far al-Sādiq ‘alayhis-salām dit : O Muyassar ! Priez Dieu, et ne dites pas que les choses sont déjà décidées. Il y a auprès de Dieu Tout-Puissant une position à laquelle on ne peut accéder qu’en demandant. Si un serviteur gardait la bouche fermée et ne demandait pas, il ne recevrait rien. Demandez pour qu’on vous donne. O Muyassar ! Il n’y a pas de porte à laquelle on frappe sans que son propriétaire ne l’ouvre.(Al-Kāfī, 2 : 466-7)
Nous prions Allah de nous donner l’occasion et l’envie de toujours nous souvenir de Lui et de L’implorer. Tout comme Yūnus (a) a lancé son appel depuis l’obscurité du ventre de la baleine, et comme l’Imam al-Husayn (a) a passé sa dernière nuit à implorer sincèrement, nous demandons à Allah de nous accorder la capacité de faire de même, en particulier pendant les heures bénies de l’aube.
Sources: Āyatullāh Jawādī Āmulī, Sīreh-ye Payambarān dar Qur’ān (Tafsīr-e Mawdu’ī, vol. 7), Rizwan Arastu, God’s Emissaries Adam to Jesus.