Réflexion coranique n° 485. Āyat 57 :25 – Établir la Justice

Bismillah.

Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice.

Il y a beaucoup de versets dans le Saint Coran qui énoncent les raisons pour lesquelles les Prophètes ont été envoyés à l’humanité. Dans cette réflexion nous allons nous focaliser sur la première moitié de ce verset qui mentionne la mission des Prophètes, et inshāAllah, dans une réflexion prochaine nous traiterons de la deuxième moitié.

Les outils donnés aux Prophètes pour atteindre leurs objectifs sont au nombre de trois :

(1) Bayyināt : Des signes manifestes et des miracles qui montraient clairement qu’ils étaient véridiques dans leurs allégations et les différenciaient de nombreux imposteurs. Ils ont reçu des arguments convaincants qui rendaient la vérité évidente tout en mettant en évidence l’imposture. Bien que dans d’autres écoles théologiques, les miracles peuvent être utilisés comme preuve du Divin, la religion de l’Islam en général et en particulier l’école des Ahlul-Bayt (a), est très claire sur le fait que les miracles servent uniquement à prouver la véracité des Prophètes. Āyatullāh Makārim Shirazi étend la portée du terme et explique que les signes ne comprennent pas juste les miracles des Prophètes mais également les preuves rationnelles.

(2) Kitāb : Le Livre qui contient tous les enseignements nécessaires à la guidance de l’homme afin que les gens puissent s’y référer pour s’éclairer. Évidemment, les humains ne peuvent être livrés à eux-mêmes lorsqu’il s’agit de déterminer la vrai et le faux. Ils sont dépendants de la révélation pour les mettre sur la bonne voie. Ici, il est fait référence à cinq livres : le Livre de Nūh, Ibrāhīm, Tawrāt, Injīl et le Quran.

(3) Mīzān : Le Critère du vrai et du faux qui peut indiquer précisément, comme une balance, le juste milieu entre les extrêmes en matière de pensée, morale et comportement. Nous pouvons lire dans le Tafsīr Ali ibn Ibrahim que le mīzān est l’Imam de son époque respective. En tant qu’exemple pratique de cette notion, nous avons une narration disponible à fois dans les recueils Sunnites et Chiites, avec de légères variations. Dans la version attribuée au Saint Prophète sallallāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam, il est dit que la plus grande difficulté pour une personne est d’énoncer la vérité face à un dirigeant tyrannique. (Tirmidhī, H 2174) De la même manière, nous lisons dans le Nahjul Balāghah (Maxime 374), Imam Ali ‘alayhis-salām, lorsqu’il parle d’encourager le bien et d’interdire le mal, déclare que le meilleur de cette action consiste à dire la vérité à un dirigeant tyrannique. Non seulement c’est ce que l’Imam al-Husayn ‘alayhis-salām et les autres Aimmah ont fait au cours de leur époque respective, mais c’est également le slogan de tous ceux qui se soulèvent pour la justice sociale de nos jours, en énonçant la vérité au pouvoir.

La raison pour laquelle les Prophètes ont été envoyés avec ces trois éléments est que le comportement de l’homme dans ce monde et le système de la vie humaine doivent être établis avec justice. Que ce soit individuellement ou collectivement, il devrait y avoir de la justice dans les interactions entre les êtres humains. Le Prophète (s) a eu l’opportunité d’établir la justice après son émigration à Médine où il disposait de l’autorité sur l’appareil étatique. La société qu’il a mise en place là-bas était basée sur des règles de façon à assurer que la justice soit prévalente (prévalait/prédominait) dans la société. Plus tard, malgré ses instructions claires, sa progéniture a été privée de ses droits. Malgré cela, ils ont continué à lutter et à rechercher la justice à la fois dans leurs vies personnelles et au sein de la société Musulmane, et ils n’ont opprimé personne même si eux ont été continuellement opprimés.

Alors que nous commémorons les jours du martyr de l’Imam al-Husayn (a), il est impératif de continuer à réfléchir sur sa position historique. L’une des leçons les plus importantes que nous apprenons de lui est l’établissement de la justice, un acte qui était la responsabilité des Prophètes. C’est pour cette raison que nous lui attribuons le titre d’héritier (wārith) de ces nobles Prophètes dans la ziyārah que nous lisons tous les Jeudis soir.

Qu’Allah nous permette de réfléchir sur les objectifs nobles d’Imam al-Houssayn (a) et qu’Il nous donne l’opportunité de les instaurer dans nos propres vies, alors que nous continuons de prier pour l’établissement de la justice dans le monde, en particulier dans la Palestine occupée.

Références: Sayyid Radhī, Nahjul Balāghah ; Ali ibn Ibrahim Qummī, Tafsir al Qummī; Naser Makarem Shirāzi, Al-Amthāl fī Tafsīr Kitāb Allah al-Munzal ; ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān ; Abu Isa Muhammad Tirmidhī, Jāmi’ Tirmidhī.