Bismillah.
وَقَالَ الرَّسُولُ يَا رَبِّ إِنَّ قَوْمِي اتَّخَذُوا هَذَا الْقُرْآنَ مَهْجُورًا
Et le Messager dit : « Seigneur, mon peuple a vraiment pris ce Coran pour une chose délaissée !
(Sūrat al-Furqān, No. 25, Āyat 30)
Le Saint Coran est – sans aucun doute – le plus grand miracle du plus grand des Messagers d’Allah (s). Contrairement à d’autres miracles, accomplis à la fois par les Prophètes (a) précédents et par le grand Messager sallallāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam, il survit jusqu’à ce jour, prouvant la véracité du plus grand serviteur d’Allah. Il est donc très grave que ce soit à propos de ce livre sacré que le Messager (s) adressera une plainte à Allah ‘azza wajall le jour du jugement. Alors que les versets précédents de cette sourate se réfèrent à ceux qui n’ont pas cru ou ont apostasié après avoir accepté la foi, ce verset concerne bel et bien ceux qui ont cru au Coran mais ont ensuite négligé sa récitation, et plus important encore, ses commandements.
La relation de l’homme avec le Livre céleste doit être perpétuelle et dans tous les aspects. Rāghib Isfahānī dans Mufradāt dit que le mot « Hijr » est utilisé lorsqu’il y a une relation entre l’homme et cette chose. Cette relation a été négligée. Nous devons donc faire de notre mieux pour prêter attention au Saint Coran et en faire la base dans toutes les dimensions de la vie afin que le Messager (S) soit satisfait de nous. Parfois, nous avons limité le Coran à sa diffusion dans de belles voix ou à l’ornement des tuiles des mosquées. Il a été réservé pour apporter bénédiction lorsque l’on emménage dans une nouvelle maison, ou pour protéger un voyageur et guérir des patients, ou tout au plus il est récité pour sa récompense. Un récit islamique nous recommande de lire 50 versets du Coran chaque jour, en le lisant de telle manière qu’il transforme le cœur. Chaque fois que vous êtes entouré de tentations, comme quand la nuit vous engloutit, recourez au Coran. (Tafsīr Nūr al Thaqalayn).
L’ayatollah Khumaynī (que son esprit soit sanctifié) dit qu’il regrette de ne pas avoir consacré toute sa vie au Saint Coran et il conseille aux étudiants des universités et aux étudiants des séminaires de faire du Coran et de ses différentes dimensions le but ultime de tous les cours, de peur qu’à la fin de leur vie, ils ne regrettent leurs jours de jeunesse. (Sahīfa-e-Nūr, 20 : 20)
Abandonner la lecture du Coran, préférer d’autres livres au Saint Coran, ne pas le considérer comme un pivot, ne pas y réfléchir, ne pas l’enseigner aux autres et ne pas l’appliquer dans la pratique sont des exemples de négligence envers le Coran. Même celui qui étudie le Coran, mais n’y prête pas attention, ne le regarde pas et ne se sent pas responsable de lui, a négligé le Coran.
Bien qu’il existe de grandes écoles – [aussi bien dans les pays musulmans que dans d’autres pays] – qui sont appelées « Écoles de mémorisation du Saint Coran ». Dans ces écoles, les jeunes apprennent le Coran par cœur, [tandis que leurs pensées sont parfois influencées par des lois et des pratiques opposées au Coran] et le livre Saint n’est utilisé que pour couvrir leurs torts. Il est négligé du point de vue du contenu, de la pensée et de la réforme [de soi-même]. (Makārim Shīrāzī, Al-Amthāl, 11 : 245)
Le mois de Ramadan, qui est le mois d’Allah et le plus grand mois du calendrier islamique, est aussi le mois du Saint Coran. L’Imam Amīrul Mu’minīn (a) dit dans un récit : « Ceci est le Coran silencieux, et je suis le Coran parlant. » (Al-Shahroudi, Mustadrak Safīnatul-Bihār, 9 :21). Alors que nous nous souvenons à la fois du Coran silencieux et du Coran parlant en ce mois sacré, engageons-nous à faire du Coran un point de référence pour toutes les décisions et tous les problèmes de notre vie, et préservons-nous des plaintes du Messager (s) le jour du jugement.
Nous prions Allah de nous donner l’opportunité de maximiser les bénéfices de ce mois sacré ainsi que de construire une relation avec son livre sacré et nous continuons à prier pour tous les moins fortunés, en particulier le peuple résilient de Palestine.
Sources : Al-Huwayzī, Tafsīr Nūr al Thaqalayn ; Abul-Qasim Al-Rāghib Al-Isfahānī, Al-Mufradāt fī Gharīb al-Quran ; Shaykh Ali Al-Sharoudi, Mustadrak Safīnatul-Bihār ; Āyatullāh S. Ruhullāh Khumaynī, Sahīfa-e-Nūr ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shīrāzī (Ed.), Al-Amthāl fi Tafsīr Kitāb Allah.