Bismillah.
أَعْمَالُهُمْ كَرَمَادٍ اشْتَدَّتْ بِهِ الرِّيحُ فِي يَوْمٍ عَاصِفٍ
Leurs œuvres sont comparables à de la cendre violemment frappée par le vent, dans un jour de tempête.
(Sūrat Ibrāhīm No. 14, Āyat 18)
Les figures de style sont des utilisations d’un mot ou d’une phrase qui s’écartent intentionnellement de l’usage initial pour produire un effet rhétorique. Elles déforment le sens du mot, l’utilisant au sens figuré plutôt que dans son sens littéral ou dénotatif. Les trois figures de style largement utilisées dans la littérature Arabe et dans le Noble Coran sont celles de la comparaison, de l’allégorie et de la métonymie.
Une comparaison (traduit communément par tashbīh en arabe) consiste à comparer directement deux choses et à souligner leur similitude à l’aide d’un mot tel que « comme », « ainsi » ou « que ». En comparant une entité à une autre par l’éloge ou la critique, au cours du processus d’embellissement ou d’enlaidissement, on met en évidence une opinion ou un sentiment. Par exemple, une parole douce peut être comparée au miel, un beau visage à la lune, un individu généreux à un océan, etc. Parfois, de telles comparaisons peuvent être courantes et avoir du sens dans une certaine culture alors qu’elles semblent étranges en dehors de cette culture.
Considérez le verset ci-dessus. Les actes des mécréants sont comparés à des cendres dispersées par le vent lors d’une journée de tempête. Cette puissante image laisse une impression durable dans l’esprit du lecteur, inculquant l’importance de la foi et son rôle dans le fait que l’homme tire profit de ses actions.
Dans le verset ci-dessus, la particule « ka » est le mot utilisé pour comparer. À d’autres moments, le mot arabe mathal qui signifie « semblable » ou « parabole » peut être utilisé. Ainsi, dans le verset 261, Allah présente un tashbīh pour illustrer comment la richesse dépensée dans Sa voie est multipliée plusieurs fois :
مَّثَلُ الَّذِينَ يُنفِقُونَ أَمْوَالَهُمْ فِي سَبِيلِ اللَّهِ كَمَثَلِ حَبَّةٍ أَنبَتَتْ سَبْعَ سَنَابِلَ فِي كُلِّ سُنبُلَةٍ مِّائَةُ حَبَّةٍ ۗ وَاللَّهُ يُضَاعِفُ لِمَن يَشَاءُ ۗ وَاللَّهُ وَاسِعٌ عَلِيمٌ
Ceux qui dépensent leurs biens dans le sentier d’Allah ressemblent à un grain d’où naissent sept épis, à cent grains l’épi. Car Allah multiplie la récompense à qui Il veut et la grâce d’Allah est immense, et Il est Omniscient.
Le lecteur de ce verset peut imaginer comment le blé pousse, d’abord planté comme une petite graine qui germe ensuite. Finalement, une pousse de plante émerge de la terre, grandit et se développe jusqu’à ce que sept épis différents (c’est-à-dire les extrémités porteuses de grains de la plante de blé) se forment. Chaque épi est rempli de cent grains, un nombre bien plus élevé que ce que l’on voit normalement dans un épi de blé ! De la même manière, un seul dollar dépensé dans le sentier d’Allah provoque des bénédictions pour un croyant qui se multiplient et grandissent.
Contrairement aux deux exemples ci-dessus, il peut arriver qu’aucun mot ne soit utilisé pour comparer deux choses, mais que l’on compare tout de même deux choses. Alors qu’en français, on parlerait de métaphore, en arabe, il s’agirait toujours d’une forme de tahsbīh. En fait, l’éloquence et l’emphase dans un tel tashbīh sont encore plus élevées. Par exemple, dans la sourate 2:187, un mari et une femme sont comparés à des vêtements en disant simplement :
هُنَّ لِبَاسٌ لَّكُمْ وَأَنتُمْ لِبَاسٌ لَّهُنَّ
Elles (les femmes) sont un vêtement pour vous (les hommes), et vous (les hommes) êtes un vêtement pour elles.
Plusieurs significations peuvent être tirées de ce verset : un conjoint est un ornement pour son partenaire. Ils doivent couvrir les défauts de l’autre. Ils ont une relation intime l’un avec l’autre, tout comme les vêtements sont intimes et touchent étroitement le corps.
Prions Allah d’accroître notre compréhension et notre amour du Noble Coran. Demandons-lui de nous donner l’opportunité de réciter et d’étudier le Saint Coran au cours du prochain mois de Ramadan.
Sources: Hussein Abdul-Raof, Arabic Rhetoric; Sayyid Muhammad Mansūrī, Balāghat-e Karbordī.