Bismillah.
وَإِنَّ عَلَيْكُمْ لَحَافِظِينَ
كِرَامًا كَاتِبِينَ
يَعْلَمُونَ مَا تَفْعَلُونَ
Alors que veillent sur vous des gardiens, de nobles scribes, qui savent ce que vous faites.
(Soūrate Al-Infitār, No.82, Āyat 10-12)
Lorsque l’homme est absorbé par les aspects mondains de ce monde, sa croyance dans le jour du jugement s’obscurcit. À maintes reprises, le Saint Coran avertit l’homme qu’il devra rendre compte de ses actes le jour du jugement. Ce jour-là, divers organes tels que ses mains et ses pieds témoigneront de ses actes (Q 36 :65). Différents lieux sur terre témoigneront également en sa faveur ou contre lui (Q 99 :4). Allah ‘azza wajall est le témoin ultime des actes de l’homme.
Pour souligner l’authenticité de l’obligation de rendre des comptes au Jour du Jugement, Allah a prévu pour chaque individu un registre exclusif de ses actes. Ce registre est méticuleusement répertorié par les anges désignés par Allah subhānahu wata’ālā et lui sera révélé le jour de la résurrection. Deux paires d’anges sont assignées pour son séjour dans ce monde, une paire d’anges pour la nuit et une autre paire pour le jour.
Le verset ci-dessus décrit ces anges comme possédant les qualités suivantes :
i) “Hāfizīn”, qui signifie “gardiens ou protecteurs”. Leur tâche ne consiste pas seulement à mémoriser les bonnes et les mauvaises actions, mais surtout à “conserver” et à “protéger” leurs actions jusqu’au jour du Jugement. Ces actions seront compilées dans un registre (kitāb) que chaque personne pourra lire le jour de la rétribution (Q 45 :29).
On a demandé à l’Imam Ja’far al-Sādiq ‘alayhis-salām ce qui motivait les anges à enregistrer les bonnes et les mauvaises actions de l’homme alors qu’Allah est au courant de tout. L’Imam a répondu : Il veut qu’ils se soumettent à lui par ce biais. Il a fait d’eux les témoins de ses serviteurs afin que leur présence continuelle les rende plus soucieux d’obéir à Dieu et plus réticents à Lui désobéir. Nombreux sont ceux qui ont l’intention de pêcher, mais qui se souviennent de la présence de ces “anges gardiens” et s’abstiennent de pécher, en disant : “Mon Seigneur me voit et mes gardiens me voient : Mon Seigneur me voit et mes gardiens témoigneront de mes actes.” (Majlisī, Bihār al-Anwār, 56 :179). Ces anges ont été mentionnés dans le Coran comme Raqīb signifiant “observateur” et Atīd signifiant “préparé” (Q 50 :18).
ii) “Kirāman Kātibīn”, qui signifie “nobles enregistreurs”. “Kirām”‘ est le pluriel de karīm et signifie être exempt de toute forme de bassesse. On dit d’une personne qu’elle est karīm lorsque ses actions sont nobles et honorables. Les anges manifestent la karāmah (générosité) du Tout-Puissant en transcrivant les actes. Le Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam a dit que lorsqu’un serviteur commet une bonne action, l’ange à sa droite écrit dix bonnes actions pour lui (Bihār, 5 :234). En revanche, lorsqu’il commet une mauvaise action, l’ange de son côté gauche lui accorde un répit de sept heures. S’il demande le pardon de Dieu pendant cette période, rien n’est inscrit contre lui (Kulaynī, al-Kāfī, 2 :437).
Un autre exemple de leur karamah est que les anges du jour gardent le registre des actes confidentiels par rapport aux anges de la nuit et vice versa, préservant ainsi la dignité de la personne.
iii) La conscience : La dernière qualité mentionnée à propos des anges est qu’ils sont conscients de toutes nos actions. Cela comprend les actes accomplis en public et en privé. Cela inclut également les choses qui sont cachées aux yeux, comme l’intention de la personne et sa compréhension (ma’rifah). Une narration de l’imam Mūsā al-Kāzim (a) dit que lorsqu’un individu désire accomplir une bonne action, son âme émet un beau parfum. En revanche, lorsqu’un individu désire commettre un péché, son âme émet une odeur nauséabonde (al-Kāfī, 2 :429). Les anges captent l’état extérieur et intérieur d’une personne et l’enregistrent.
Nous prions le Tout-Puissant de nous rendre conscients de nos actions dans ce monde et de nous accorder, grâce à elles, une place parmi les nobles anges dans l’au-delà. Puissent nos bonnes intentions et nos actions soulager les souffrances et l’oppression auxquelles sont confrontés nos frères et sœurs en Palestine.
Resources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed), Tafsīr-e Namūneh ; Sh Mohammad Saeed Bahmanpour/Dr. Tahir Ridha Jaffer (Eds), Tafsīr Tadabbur Al Qur’an.