Bismillah.
كَذَٰلِكَ لِنَصْرِفَ عَنْهُ السُّوءَ وَالْفَحْشَاءَ ۚ إِنَّهُ مِنْ عِبَادِنَا الْمُخْلَصِينَ
Ainsi [nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude. Il était certes un de Nos serviteurs élus.
(Sūrat Yūsuf, No. 12, Āyat 24)
Une croyance fondamentale de la foi chiite est que les leaders désignés divinement, qu’ils soient Prophètes ou Imams, doivent être infaillibles. Pour prouver cette croyance, les théologiens shī’ī avancent des arguments intellectuels et traditionnels. Parmi les arguments traditionnels figurent des versets du Noble Coran, tels que celui cité ci-dessus, qui désignent certains individus comme « mukhlas ». Le terme mukhlas est un nom désignant l’objet d’une action, signifiant ici que l’individu a été rendu sincère. L’utilisation de ce mot dans le Coran indique qu’il est employé pour ceux que Dieu a purifiés de tout péché, c’est-à-dire ceux qui sont infaillibles. Par exemple, examinez ces deux versets où Satan déclare à Dieu qu’il égarera toute l’humanité : إِلَّا عِبَادَكَ مِنْهُمُ الْمُخْلَصِينَ
sauf Tes serviteurs mukhlas parmi eux (Q 15 :40 ; 38 :83). Il est clair que Satan n’exclut pas ce groupe par bonté de cœur ! Il reconnaît plutôt que Dieu ne laisserait pas l’humanité sans la présence d’une élite spirituelle à laquelle il n’a pas accès.
Pour citer un autre exemple, après que l’épouse du maître du Prophète Yūsuf ait tenté de le séduire, le verset 12 :24 (mentionné précédemment) dit qu’Allah a détourné de lui tout mal et toute indécence. La raison pour laquelle il a été protégé est précisée à la fin du verset lorsqu’Allah dit : « Il était vraiment l’un de Nos serviteurs purifiés (mukhlas). » Au-delà de ces versets utilisant le terme mukhlas, d’autres versets du Coran peuvent également servir à établir la croyance en l’infaillibilité. Par exemple, le verset 4 :64 appelle à une obéissance inconditionnelle à tous les messagers de Dieu, ce qui n’aurait pas de sens s’ils n’étaient pas infaillibles. En ce qui concerne spécifiquement les Ahl al-Bayt, il y a le célèbre verset de la purification (Q 33 :33).
Le concept d’infaillibilité est également mentionné dans les ḥadīths chiites. Pour un ḥadīth particulièrement intéressant à ce sujet, référez-vous au débat de l’Imam Ridhā (que la paix soit sur lui) avec le célèbre érudit sunnite, ‘Ali bin Muhammad bin al-Jahm. (Note : Les détails de ce débat se trouvent dans les livres sur l’Imam Ridhā (a)). Lors de ce débat, Ibn al-Jahm aborde différentes histoires de Prophètes dans le Coran, qui semblent leur attribuer des péchés, et l’Imam explique, une par une, chacune de ces histoires pour démontrer qu’en réalité, il n’y a pas eu de péchés commis.
En plus des arguments traditionnels, les théologiens chiites avancent des preuves intellectuelles pour démontrer la nécessité d’un leader infaillible, même après le décès du Prophète. Ils soutiennent que le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui et sa famille) a apporté un système de lois complet et parfait, préservé de toute altération future. C’est pourquoi il n’y a pas besoin d’un autre Prophète après lui. Cependant, le Coran ne détaille pas toutes les lois nécessaires à l’humanité. Cette tâche incombait au Prophète, mais après son décès, sa sunnah a été altérée et, de plus, les circonstances de sa vie ne lui ont pas permis de transmettre toutes les lois avec tous les détails requis. Compte tenu de cette situation, il doit y avoir quelqu’un pour poursuivre sa mission, expliquer les lois de l’Islam et interpréter correctement le Coran pour les musulmans, après le Prophète. Cet individu doit être exempt de péché et d’erreur, car sans cela, l’objectif divin de transmettre un système de lois complet à l’humanité ne serait pas accompli !
Nous prions Allah de renforcer notre foi et de nous accorder une compréhension juste de Sa religion. Nous Lui demandons de pardonner nos fautes et de nous permettre de mener une vie de piété et de pureté, à l’image de nos guides infaillibles. Nous continuons à prier pour la libération des peuples opprimés et occupés au Moyen-Orient.
Sources: Āyatullāh Misbāh Yazdī, The Shīʿite Argument for the Necessity of an Inerrant Imām.