وَقَالَ إِنِّي مُهَاجِرٌ إِلَىٰ رَبِّي ۖ إِنَّهُ هُوَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ
Wa-qāla innī muhājirun ilā rabbi, innahū huwal-‘azīzul-hakīm
Il dit: Moi, j’émigre vers mon Seigneur, car c’est Lui le Tout-Puissant, le Sage.
(Sūratul ‘Ankabūt, No. 29, Āyat 26)
Le verset ci-dessus est une déclaration de Nabī Ibrāhīm (a). Ici, le mot émigration pourrait faire référence à un déplacement physique, afin de trouver un meilleur endroit pour propager la parole de Dieu. Les Prophètes migraient physiquement lorsque les circonstances ne leur permettaient pas de prêcher. Cela pourrait également faire référence à une émigration interne et spirituelle vers Dieu, lorsqu’une personne se retire d’un environnement malsain et cherche la pureté et la proximité de Dieu. La proximité de Dieu, le Tout-Puissant et le Très-Sage, remédie à la solitude engendrée par l’émigration.
L’émigration est de plusieurs sortes :
L’émigration à la recherche du savoir : Pourquoi de chaque clan quelques hommes ne viendraient-ils pas s’instruire dans la religion…. (Q 9:122)
L’émigration pour fuir l’oppression : Et ceux qui, pour (la cause d’) Allah, ont émigré après avoir subi des injustices… (Q 16:41)
L’émigration vers Dieu : En plus du verset mentionné ci-dessus, Nabī Ibrāhīm dit dans un autre verset : Moi, je pars vers mon Seigneur et Il me guidera. (Q 37:99)
L’être humain qui recherche la perfection, travaille dur sur son soi intérieur. Les pensées, les mots et les actions sont les fruits d’une perspective intérieure ou d’une vision globale de la vie. Même si les actions semblent bonnes en apparence, si la perception intérieure n’est pas pure, les manifestations externes ne restent que des fruits artificiels dépourvus de la beauté et du goût des vrais. Les savants comparent cela à un arbre artificiel plutôt que naturel à l’intérieur du cœur. Il est garni de fruits et de fleurs ; mais il n’y a ni douceur, ni croissance, ni utilité.
Pour parvenir à une perspective pure et réelle, il est nécessaire d’émigrer des ténèbres vers la lumière (Q 2:256), du mal vers le bien et de la corruption vers la vertu – de passer des pensées négatives et insignifiantes à des idées positives et nobles. C’est cela l’émigration vers Dieu. Qu’il s’agisse de fuir sa propre négativité ou celle de ceux qui nous entourent. Il s’agit de revêtir la piété i.e. taqwā (Q 7:26), afin que les influences externes ne puissent pas nous affecter. Lorsque nous sommes en mesure de nous écarter de tout ce qui est impie et des distractions qui nous éloignent de Dieu et des devoirs sacrés de la vie, alors nous avons migré vers Dieu. Il ne s’agit pas forcément d’une émigration physique, puisque tout le monde ne peut faire cela. Toutefois, tout le monde a la capacité d’émigrer intérieurement et spirituellement vers une vision meilleure et plus pure du monde.
Récitons ce verset lorsque nous nous sentons entourés d’éléments anti-spirituels. Cela pourrait être à des endroits où personne ne se rappelle de Dieu ou même en présence de notre famille et/ou de nos amis qui ne craignent pas Dieu comme Il le mérite. Quelle que soit la situation, nous pouvons toujours préserver notre proximité avec Dieu et notre spiritualité en migrant intérieurement vers Lui.
Sources: Ayatollah Nāsir Makārim Shirāzī (ed.), Tafsīr-e Namūne; Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr-e Nūr; Sayyid Jawad Husaini, “The Role of Migration in Islam”. Maarefquran.org, Internal Migration, hawzah.net .