أَوَلَمْ يَرَوْا إِلَى الْأَرْضِ كَمْ أَنْبَتْنَا فِيهَا مِنْ كُلِّ زَوْجٍ كَرِيمٍ
Awalam yaraw ilal-ardhi kam ambatnā fīhā min kulli zawjin karīm
N’ont-ils pas observé la terre, combien Nous y avons fait pousser de couples généreux de toutes sortes?
(Sūratush Shu‘aā, No. 26, Āyat 7)
Le verset ci-dessus est une question à ceux qui rejettent l’existence de Dieu – N’ont-ils pas vu la diversité des choses qui sortent de la terre? Il s’agit d’une question réprobatrice, pourquoi ne voient-ils pas la terre et tout ce qu’elle produit? Elle les entoure mais ils rejettent la vérité cachée en elle.
Tout le monde voit la terre qui les entoure, mais ici la vue se réfère à celle accompagnée par la pensée. C’est pour cette raison que la préposition ilā est utilisée. S’il s’agissait que de la vue au sens physique, il n’y aurait pas besoin de cette préposition. La question n’est pas “ne voient-ils pas la terre?” mais plutôt “ne regardent-ils pas la terre?” Le choix des mots est crucial afin de transmettre le message exact.
La plupart des gens voient, mais ne vont pas au-delà de la vue physique. Regarder et réfléchir sur ce que l’on voit mène à une compréhension. Imam Ali (as) dit: Si les yeux de la perspicacité sont aveugles alors voir avec les yeux ne profite pas.(Ghurarul Hikam, p. 41). Observer avec un regard profond est un grand pas vers la réalisation de l’existence d’un Créateur. Pour vraiment regarder les plantes qui poussent sur la terre il faut apprécier leur beauté, leur variété, leur structure étonnante et leur utilité. Les plantes ont été appelées les amis et serviteurs de l’être humain, le monde des plantes étant la pharmacie de Dieu. Les énergies subtiles présentes dans le domaine des plantes comprennent le monde parfumé des fleurs, le pouvoir curatif des herbes, la valeur nutritive des fruits et légumes…et plus encore. Il y a beaucoup de similarité entre le monde des plantes et le royaume humain et c’est pour cette raison qu’il y a de nombreuses références d’arbres et de plantes dans le monde islamique.
Le mot zawj dans ce verset pourrait se référer à des types de plantes ou se référer à leurs genres. Le Tafsīr-e Namūneh dit que le verset se réfère au fait que les plantes sont également séxuées. Cette vérité est également mentionnée dans de nombreux autres versets du Coran (13: 3, 31:10, 50: 7). C’est une vérité scientifique découverte plus tard par le monde: soit les plantes sont mâles ou femelles (monoïques), soit certaines plantes ont des parties mâles et femelles (dioïques).
Le mot karīm dans le verset signifie utile ou bénéfique. Il se réfère aux plantes qui sont attrayantes et qui ajoutent de la beauté au monde ainsi que les plantes qui ont une utilité nutritionnelle et médicinale. Chaque plante qui pousse sur la surface de la terre a un certain bénéfice pour les êtres humains, les animaux ou les autres créations. Certains avantages sont déjà connus et d’autres doivent encore être découverts.
Il y a beaucoup à dire sur les plantes que nous voyons sur la terre. Récitons ce verset la prochaine fois que nous regarderons les plantes qui poussent sur la terre. Arrêtons-nous un moment et pensons à Dieu consciemment. Ne soyons pas parmi ceux à qui Dieu reproche ce manque de conscience à travers cette question.
Sources: Āyatullāh Nasir Makārim Shirāzī (ed.), Tafsīr-e Namūne; Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān.