وَمَن يَتَّقِ اللَّهَ يُكَفِّرْ عَنْهُ سَيِّئَآتِهِ وَيُعْظِمْ لَهُ أَجْرًا
Waman yattiqallāha yukaffir ‘anhu sayyi’ātihi wayu‘zim lahu ajrā
Quiconque craint Allah cependant, Il lui efface ses fautes et lui accorde une grosse récompense.
(Sūrat al-Talāq, No 65, Āyat 5)
Le verset ci-dessus fait partie des versets qui traitent des règles du divorce. Il parle des conséquences de la ‘taqwā’ pour ceux qui la pratiquent. La Taqwā est de se protéger de déplaire à Allah ‘azza wajall. Une étape du taqwā ou de la conscience de Dieu consiste à respecter les lois d’Allah. Une autre étape consiste à rester à l’écart des choses interdites. Les deux sont liées, car ne pas suivre les commandements de Dieu est en soi une interdiction.
Selon Allāmah Sayyid Muhammad Husayn Tabātabā’ī dans Tafsīr al-Mīzān, l’absolution des mauvaises actions d’un croyant passe par le pardon des péchés mineurs. Si un croyant est conscient de Dieu et reste à l’écart des péchés majeurs, le Tout-Puissant néglige et pardonne ses péchés mineurs. Ceci est également mentionné dans la sourate al-Nisā : Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer dans un endroit honorable (le Paradis). (Q 4 :31). D’autres commentateurs disent cependant qu’il est possible que les méfaits se réfèrent ici à tous les péchés, majeurs et mineurs.
Se tenir à l’écart de tout ce qui déplaît à Allah subhānahu wata’ālā est la base de la taqwā. L’Imam Ja’far al-Sādiq (a) dit : Efforcez-vous davantage d’accomplir de bonnes actions. Cependant, si vous ne pouvez pas accomplir une bonne action, ne désobéissez pas (aux commandements d’Allah). Parce que si l’on pose les fondations d’un édifice et qu’on ne le fragilise pas, alors, même si les progrès sont lents, l’édifice s’élèvera sûrement. Mais si une personne pose les fondations d’un bâtiment et en même temps les altère, les murs de ce dernier ne s’élèveront jamais. (https://www.al-islam.org/greater-sins-volume-1-sayyid-abdul-husayn-dastghaib-shirazi/taqwa)
Il est important de noter que désobéir aux lois du divorce et de la ‘iddah telles que décrites dans les versets précédents est considéré comme un péché. Être conscient d’Allah dans la période stressante et émotionnelle du divorce peut être difficile. C’est un test de conscience de Dieu, où le croyant doit mettre de côté ses émotions et suivre le commandement d’Allah sur la question. D’où la mention répétée de la taqwā dans ces versets et de ses récompenses et résultats. Allah dit dans le verset 2 de cette sourate : Et quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue favorable. Le verset 3 parle d’un autre résultat de la taqwā : et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et au verset 4 : Quiconque craint Allah cependant, Il lui facilite les choses. Et puis le verset 5 ci-dessus parle aussi de la taqwā.
L’exemple de la taqwā est comme marcher à travers des branches ou des épines et éviter de se piquer. C’est marcher sur un chemin difficile à travers la vie sans encourir le mécontentement d’Allah (swt). Quand un mariage se brise, il devient très facile de devenir amer et plein de ressentiments. Parfois, le divorce peut être très incivil. Le Tout-Puissant mentionne la taqwā tant de fois lorsqu’il parle de divorce, rappelant aux croyants les conséquences et les récompenses d’être conscient de Dieu à un tel moment.
Le Tafsīr Majma’ al-Bayān relie ce verset à d’autres promesses faites par Allah, qui a rendu obligatoire sur Lui-même que quiconque :
- Lui fait confiance, Il lui suffira (Q 65 :3)
- Croit en Lui, Il les guidera (Q 64 :11)
- Donne pour Lui, il le multipliera pour eux (Q 64 :17)
- S’accroche à Lui, Il les emmène sur le droit chemin (Q 3 :101)
- Demande de Lui, Il leur répondra (Q 2 :186)
- Est conscient de son devoir envers Lui, Il leur ouvrira une porte de sortie, lui facilitera ses affaires, absoudra ses méfaits et lui accordera une grande récompense (Q 65 :2,4 et 5).
Souvenons-nous de ce verset lorsque nous traversons des situations stressantes dans lesquelles il est facile d’oublier en quoi consiste le plaisir d’Allah. Ce sont les moments où notre foi et notre désir de Lui plaire sont les plus testés.
Sources : Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma‘ al-Bayān; ‘Allāmah Sayyid Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh.