Innamā waliyyukumu-llāhu warsūluhu wal-ladhīna āmanū al-ladhīna yuqīmūnas-salāta wayu’tunaz-zakāta wahum rāki‘ūn
Vous n’avez d’autres alliés qu’Allah, Son messager, et les croyants qui accomplissent la salat, s’acquittent de la zakat, et s’inclinent (devant Allah).
Dans ce verset, Allah parle du Walî des croyants, il s’agit d’Allah Lui-même, Son Messager – le Saint Prophète (s) – et ensuite d’un peuple spécifique qui croit, qui accomplit la prière et donne la charité dans l’état de rukū ‘. Un walī est une autorité, quelqu’un qui s’occupe des affaires d’autrui et qui porte ses meilleurs intérêts à cœur. L’obéissance au Walī est obligatoire et ouvre la voie du succès dans tous les aspects de la vie.
Ce verset est l’une des preuves les plus manifestes de la Wilāyah d’Amīrul Mu’minīn Imam Ali (‘alayhis salām) d’après le Saint Prophète (sallallāhu’ alayhi wa-ālihi wa-sallam). Notons ce qui suit :
1. Le mot innamā au début du verset limite la Wilāyah seulement aux personnes mentionnées dans ce verset. Personne d’autre n’en est digne.
2. Le mot walī peut également être interprété comme un ami ou un assistant. Cependant, le mot innamā montre que cette interprétation est hautement improbable dans ce verset. Les croyants sont des amis et s’aident les uns les autres, que la zakât soit obligatoire ou non, et il ne peut y avoir de restriction imposée au sein d’un groupe spécifique.
3. Le mot alladhīna est au pluriel, et un pronom pluriel est souvent utilisé pour une seule personne pour montrer le respect et le statut. C’est une norme commune dans la plupart des langues.
4. Les mots ‘wahum rāki’ūn’ se réfèrent spécifiquement à l’état physique de s’incliner en donnant la charité, non juste en position de rukū face à Allah durant la salāt. La qualité de l’accomplissement de la salāt a déjà été mentionnée comme première qualité et le mot rāki’ūn est lié à la deuxième qualité.
5. Certains commentateurs ont prétendu que rukū ‘signifie ici un état d’humilité plutôt que l’acte même de s’incliner. Ce n’est pas acceptable car nulle part ailleurs dans le Coran l’humilité n’a été qualifiée de rukū ‘. Les mots khāshi’ūn (Q 21:90, 23: 2), tadharru ‘(Q 7:55, 7: 205) ont été utilisés dans de nombreux versets pour signifier un état d’humilité.
Les commentateurs du Coran, à la fois Shī’ah et Sunni conviennent que ce verset a été révélé après l’incident de l’imam Ali (a) donnant sa bague au mendiant alors qu’il était en rukū ‘. Il est le seul enregistré dans l’histoire islamique à l’avoir fait. Selon un Hadith, un jour, un homme pauvre est entré dans la mosquée du Prophète et a demandé de l’aide. Personne ne lui a répondu. Il leva les mains et dit, “O Allah, témoigne que j’ai demandé de l’aide dans la mosquée de ton Prophète (s) mais personne ne m’a aidé.” Imam Ali (a) était en train de prier et était en rukū ‘. Il a fait signe avec sa main droite et l’indigent s’est approché et a pris l’anneau qui était sur son doigt. Ce verset a été révélé après cela.
Adud al-Din al-Iji, le célèbre théologien sunnite, affirme dans son livre al-Mawāqif que les commentateurs ont un consensus sur le fait que ce verset a été révélé au sujet de l’Imam Ali (a). Al-Jurjānī dans Sharh al-mawaqif, Saad al-Dīn al-Taftazanī dans Sharh al-maqāsid, al-Qushchi dans Sharh tajrīd al-I’tiqād ont également confirmé le consensus. De grands savants sunnites de hadith ont mentionné ce Hadith dans leurs livres, comme suit : ‘Abdul Razzāq al-San’ani,’ Abd b. Hamīd, Razin b. Mu’āwiya, al-Nasā’ī, Muhammad b. Jarīr al-Tabarī, Ibn Abī Hatam, Ibn ‘Asākir, Abou Bakr b. Murdawayh, Abu l-Qasim al-Tabrani, al-Khatīb al-Baghdādī, al-Haythami, Ibn al-Jawzi, Muhibb al-Tabarī, Jalāl al-Dīn al-Suyūtī et al-Muttaqī al-Hindi. Al-Alusī disent : la plupart des muhaddiths estiment que le verset a été révélé à propos d’Ali (a).
Il existe beaucoup d’écrits dépassant le cadre de la réflexion à propos de ce verset. Une analyse plus détaillée et une liste d’érudits sunnites ayant interprété ce verset de la Wilāyah de l’Imam Ali (a) est présente sur le site https://www.seratonline.com/
Alors que nous célébrons la naissance bénie de mawlā Imam Ali (a), récitons ce verset pour nous rappeler sa position. Le Coran parle explicitement de son autorité comme liée à l’autorité d’Allah et de Son messager. C’est un honneur d’être parmi ses chiites. Mémorisons ce verset comme un cadeau pour son anniversaire.
Sources: Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma’ul Bayan; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; http://en.wikishia.net/view/