Yā banī Ādama qad anzalnā ‘alaykum libāsan yuwāri saw’ātikum warīshā
wa-libāsut-taqwā dhālika khayr
Ô enfants d’Adam ! Nous avons fait descendre sur vous un vêtement pour cacher vos nudités, ainsi que des parures. -Mais le vêtement de la piété voilà qui est meilleur
(Sūratul A’rāf, No.7, Āyat 26)
Ce verset prodigue des conseils pour la vie des êtres humains sur terre. Il succède la narration de l’histoire de Nabī Adam (a), envoyé du paradis sur terre. Les règles qui suivent regroupent ce qui est nécessaire au progrès de l’homme sur terre. Le premier de ces versets parle des vêtements.
Notons que le mot “anzalna” ne signifie pas l’envoi physique de vêtements. Ce mot est utilisé pour désigner les bénédictions du Seigneur Tout-Puissant accordées à l’être humain. Cela montre la grandeur de Sa position et l’insignifiance de l’être humain. Un exemple similaire du mot “anzalna” peut être vu dans Soūratul Hadīd: Et Nous avons fait descendre le fer, dans lequel il y a une force redoutable, aussi bien que des utilités pour les gens. (Q 57:25)
Quand Allah dit que Nous avons fait descendre sur vous des vêtements, cela signifie qu’Il a fourni la matière première nécessaire à l’habillement pour que les êtres humains puissent en faire des vêtements. L’action de l’être humain (confectionner des vêtements) est attribuée à Allah, étant donné qu’Il a fourni le matériel et la faculté de le faire.
Porter des vêtements est une forme de modestie, couvrir certaines zones du corps humain afin qu’il ne soit pas exposé aux regards de tous. Les vêtements ajoutent également de la beauté à l’apparence physique. Il est intéressant de noter qu’en arabe, le mot “rīshā” est utilisé à la base, pour les ailes d’oiseaux. Comme les ailes constituent une forme d’enveloppe sur l’oiseau et qu’elles sont souvent colorées et attrayantes, le mot a également été utilisé pour les vêtements.
Le verset parle ensuite d’une forme spirituelle de vêtement qui, à la fois, cache les défauts de l’être humain et le rend spirituellement beau. Il protège l’être humain et devient une barrière aux influences négatives qui l’entourent. Le vêtement du taqwā est le meilleur de tous les vêtements – il enveloppe l’être humain dans la lumière spirituelle et facilite son progrès vers des rangs plus élevés. L’Imam Zaynoul Ābidīn (a) se réfère également à ce type de vêtements dans son Do’ā Makārimoul Akhlāq: O Allah . . . pare-moi de la parure des (gens) saints, revêts-moi de l’ornement des (gens) pieux… (Du’ā 20, Sahīfa Sajjādiyya).
L’habillement a toujours été une caractéristique des sociétés humaines mais qui a beaucoup évolué au fil du temps. Initialement, les vêtements étaient principalement destinés à se couvrir et à se protéger. Au fil du temps, malheureusement, il est devenu un symbole de richesse et de prestige, et est utilisé pour exhiber la beauté et susciter l’attraction. Cela est apparemment devenu l’objectif de l’industrie de la mode.
L’industrie textile a créé une grande variété de vêtements disponibles à des prix très abordables. Ce qui explique la montée en flèche des achats et des mises au rebut des vêtements par les consommateurs à un rythme continu et rapide. Selon MarketLine, l’industrie mondiale du vêtement a connu une croissance annuelle de 4,78% depuis 2011. Maintenant évaluée à près de 1,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour 2017, l’industrie ne montre aucun signe de ralentissement, car le marché devrait connaître une croissance annuelle de 5,91% au cours des trois prochaines années. (Tiré du site https://36chapters.com/the-
Récitons ce verset pour nous rappeler le caractère sacré du vêtement et de son utilité originelle pour l’être humain. Rappelons-nous qu’au-delà de la parure extérieure que nous pourrions revêtir, c’est la beauté intérieure qui compte vraiment et qui durera bien après la désintégration du corps.
Libāssout-taqwā devrait être le but de ceux dont les horizons dépassent les limites de ce monde.
Sources: Imam Zaynul Ābidīn (a), Sahīfa Sajjādiyya; ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh