قَالَ بَلْ سَوَّلَتْ لَكُمْ أَنْفُسُكُمْ أَمْرًا
Qāla: bal sawwalt lakum anfusakum
Nay, your souls have tempted you in the matter.
(Sūrat Yusuf, No.12, Āyat 18)
Quand les frères de Nabī Yūsuf apportent sa chemise à leur père avec du faux sang, Nabī Ya’qūb n’est pas dupe. Ils lui disent qu’un loup a mangé Yūsuf alors qu’ils couraient mais il sait que c’est un mensonge. Il sent la chemise et l’examine ensuite avec une expression de surprise. Il se tourne vers ses fils et dit: Pourquoi n’y a-t-il même pas une déchirure sur cette chemise? O Dieu, ce devrait être un gentil loup puisqu’il n’a pas déchiré la chemise!. L’énormité de la tromperie a dû le faire s’interroger sur la façon dont ses fils pouvaient créer de fausses histoires aussi aisément. Mais il leur dit seulement qu’ils ont été trompés par leur âme et qu’elle leur a fait croire qu’il s’agissait d’une petite affaire. Ils n’ont pas réussi à voir la gravité de leurs actions.
Telle est la dépravation à laquelle une âme peut s’abaisser. Elle est capable de commettre un péché et de ne pas comprendre la gravité de la désobéissance envers le Créateur et le Maître de l’Univers. L’âme humaine ne peut pas comprendre l’énergie négative qui a été libérée par ses actions et les conséquences de celle-ci. Shaytān et le nafs de l’être humain donnent une apparence juste à une mauvaise action, l’ornent d’excuses et de justifications. Ils mettent un rideau sur la conscience de l’être humain jusqu’à ce qu’il commence à prendre à la légère la désobéissance à Dieu. Cela devient un obstacle à la bonne perception des choses et ne permet pas à la culpabilité et au remords d’émerger. L’Imam Zaynul ‘Ābidīn (a) dit: Mon Dieu, je me plains à Toi d’une âme instigatrice du mal, qui s’empresse de commettre des fautes…pleine d’insouciance et de distraction, elle me précipite vers la faute et elle ajourne le repentir…Mon Dieu! Je me plains à Toi d’un ennemi qui m’égare, d’un démon qui m’induit en erreur. (Du’ā 70, passages 1 & 2, Sahīfa Sajjādiyya)
Le Saint Prophète (s) a prévenu les croyants de ne pas prendre les péchés à la légère. Il a dit : Le croyant voit son péché comme un gros bloc de roche dont il craint l’effondrement sur lui, alors que mécréant voit son péché comme une mouche qui l’aurait frôlé. (Bihār, v. 77, p. 77).
Prendre les péchés à la légère entraîne plusieurs problèmes:
– il montre une faiblesse dans la crainte du Seigneur qui est désobéi
– il empêche la repentance et le retour vers Allah
– il rend facile la répétition du péché
Une continuité de ce processus crée un sceau sur le cœur, après quoi il ne peut y avoir beaucoup d’espoir de rédemption.
Il est important de penser au mal que nous avons fait et de nous en préoccuper. Ce devrait être un fardeau sur notre dos dont nous ne pouvons jamais vraiment nous débarrasser, jusqu’à ce que nous atteignions Dieu et sachions si nous avons été pardonnés pour cela. Ce verset peut nous rappeler qu’il est facile de prendre le mal à la légère, même le fait de se débarrasser d’un frère et de mentir au père. Les êtres humains y sont tous susceptibles, et nous devons être sur nos gardes pour empêcher cela.
Sources: Imam Zaynul Ābidīn (a), Sahīfa Sajjādiyya; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; Shaykh Rizwan Arastu, God’s Emissaries -Adam to Jesus.