wa-man yaqtarif hasanatan nazid lahū fīhā husnā. Innallāha ghafūrun shakūr
Et quiconque accomplit une bonne action, Nous répondons par [une récompense] plus belle encore. Allah est certes Pardonneur et Reconnaissant.
(Sūratush Shūrā No.42, Āyat 23)
La Grâce du Tout-Puissant enveloppe l’être humain, lui permettant ainsi de s’élever vers Lui, malgré la médiocrité de ses actions. C’est cette Grâce qui absout les péchés (Q 39:53), efface les fautes (Q 66:8), et multiplie les récompenses (Q 4:40). Sans ces effusions de Miséricorde, il serait difficile voire impossible, d’atteindre un statut élevé auprès du Tout-Puissant.
Une partie de cette Grâce consiste à accorder une récompense accrue en contrepartie du bien accompli par l’être humain, comme l’indique le verset ci-dessus. Cette augmentation consiste à perfectionner ou à éliminer les défauts qui peuvent être présents, afin de l’embellir. La purification du bien accompli par l’être humain le rend digne d’être accepté par Allah, et propulse le bienfaisant, vers des rangs plus élevés.
D’autres versets du Coran parlent également de l’amplification de la valeur des bonnes actions. Allah dit : et Nous le rétribuerons de la meilleure récompense pour ce qu’ils auront accompli. (Q 29:7), Afin qu’Allah les récompense de la meilleure façon pour ce qu’ils ont fait [de bien]. Et Il leur ajoutera de Sa grâce. (Q 24:38). Ces versets démontrent que non seulement Allah récompense le bien par le bien, mais aussi qu’Il augmente la valeur d’une bonne action, pour ensuite la récompenser en conséquence.
Le mot hassana dans ce verset est indéfini, englobant ainsi toute forme de bien. Il ne s’agit pas d’une catégorie spécifique de bien et n’est donc pas restrictif. Toute bonne action, qu’elle soit petite ou grande, est concernée par ce verset et sera valorisée de manière accrue, comme promis ici. La partie avant ce verset parle de l’amour pour la famille du Prophète en guise de récompense pour sa mission. Ainsi, selon ce verset, l’une des meilleures actions est l’amour des Ahlul Bayt. Quiconque ayant cet amour dans son cœur, verra ses bonnes actions largement valorisées. C’est à travers cette Wilayah, que toutes les autres bonnes actions s’élèvent. Un Hadith d’Imam al-Hasan (a) dit : L’amour pour nous les Ahlul Bayt consiste à accomplir de bonnes actions. (Rapporté du Tafsīr Namūneh).
Les deux qualités d’Allah à la fin du verset sont liées au bien accompli par l’être humain :
a. Pardonneur – Il ignore les imperfections et les pardonne afin que les actions deviennent parfaites, dépourvues de tout ce qui pourrait amoindrir leur qualité. Cela, parce qu’Allah connaît la faiblesse de l’être humain et ses déficiences. Il est prêt à passer outre tout cela et à lui offrir une récompense estimable. Cela témoigne de Son grand amour pour l’être humain et de Son désir de le voir réussir.
b. Appréciatif – La racine de ce mot est gratitude. Lorsque Dieu est Shakour, cela n’a pas la même signification que lorsque l’être humain est Shakour. Les noms et les qualités atteignent une autre dimension lorsqu’ils se réfèrent à Dieu. Yasin al-Jibouri, dans son livre Concept of God in Islam, explique ce nom : Al-Shakūr – Allah apprécie même le peu de bonnes actions de Ses Serviteurs, doublant Ses récompenses pour celles-ci. Pour les remercier, Il leur accorde Ses bienfaits même s’Il est Celui qui leur a permis d’accomplir ces bonnes actions au départ. Il a planté dans leur cœur le désir de les réaliser, et ensuite, Il leur a fourni tous les moyens nécessaires pour les exécuter… Il les récompense même pour les plus petits actes d’obéissance à Lui, avec une abondance de Ses bienfaits. Il accorde pour quelques jours d’efforts, une félicité dans l’au-delà, qui durera éternellement.
Récitons ce verset pour nous rappeler l’abondance de la Grâce de Dieu. Souvenons-nous qu’Il augmente les récompenses bien plus que nous ne le méritons. Ce rappel nous rapprochera de Lui et nous aidera à apprécier Son amour pour nous. Servons-nous également de cela comme une leçon sur la façon de nous comporter avec les autres, en donnant plus que ce qui est mérité, au moment de retourner une faveur.
Sources: ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; Yasin T. Al-Jibouri, Concept of God in Islam; http://www.alketab.org/الشورى_