inna fī dhālika ladhikrā liman kāna lahū qalbun aw alqās-sam ‘a wa-huwa shahīd
Il y a bien là un rappel pour quiconque a un cœur, prête l’oreille tout en étant témoin.
(Sūrat Qāf, No.50, Āyat 37)
Après avoir relaté l’ultime fin des peuples passés, Allah Le Tout-Puissant dit que dans leurs histoires, il y a un rappel pour deux groupes de personnes :
1. Ceux qui ont un cœur, c’est-à-dire une conscience et une compréhension. Imam al-Kāzim (a) explique à Hisham bin Hakam que le mot qalb dans ce verset signifie ‘aql (repris du Tafsīr Majma’oul Bayan). Certaines personnes sont dotées d’intelligence, mais elles n’ont pas la capacité de comprendre les choses qui les entourent.
2. Ceux qui prêtent l’oreille et qui sont pleinement présents lors d’une situation donnée. Ainsi, ils écoutent ce qui se dit, méditent dessus, et le laissent atteindre leur for intérieur afin d’y être assimilé et mis en pratique.
Selon le Tafsīr al-Mīzān et le Tafsīr Namoūneh, il s’agit de deux groupes différents. Certaines personnes ont une intelligence plus accrue qui les aide à comprendre les choses et à faire la distinction entre la vérité et le mensonge, le bien et le mal, etc. Ils peuvent résoudre des problèmes de manière indépendante et établir des connexions profondes. Ils perçoivent le rappel à travers leur ‘aql. D’autres n’ont pas la faculté de le faire. Ils n’ont pas le niveau d’intelligence requis, mais ils peuvent écouter ceux qui la possèdent. Ils prêtent l’oreille aux personnes sages et érudites et se laissent guidés par elles.
Nombreux sont ceux qui ne possèdent ni la conscience, ni la compréhension des choses, ni n’écoutent ce qui se dit. Ils sont détachés de ce qui se passe autour d’eux. Cela les prive de cette chance d’acquérir la faculté de discerner. Ce manque d’attention sera une source de regret le Jour du Jugement. Le Coran dit à propos d’eux : Et ils dirent: ‘Si nous avions écouté ou raisonné, nous ne serions pas parmi les gens de la Fournais’. (Q 67:10)
Le manque de pleine conscience et d’attention vis-à-vis de l’instant présent constitue un énorme obstacle à toute forme de progrès. Beaucoup de réalités et de vérités échappent alors à l’esprit. Quand les hypocrites venaient voir le Prophète (s) et qu’ils s’asseyaient avec lui, une fois sortis, ils se demandaient les uns les autres : «Qu’est-ce qu’il a dit?».
Ils n’étaient ni attentifs, ni conscients lorsqu’ils étaient avec le Prophète, sa sagesse et ses enseignements leur ont ainsi échappé. Leur obstination, leur mépris et leur résistance face à la vérité sont devenus des sellettes sur leurs oreilles et leurs cœurs.
Afin d’être attentifs de façon pratique dans n’importe quelle situation, développons les habitudes suivantes :
1. Ouvrons notre cœur pour recevoir ce qui est dit ou fait. Cela comprend l’élimination des pensées distrayantes, des préjugés, des incidents passés, etc. Cela ouvre la voie à de claires et nouvelles appréciations. Le résultat serait une connexion plus profonde avec la situation.
2. Écoutons bien. Il pourrait s’agir de l’écoute d’un mot prononcé, d’une réflexion sur un mot écrit, ou simplement en prêtant attention. Allah ‘azza wa-jall nous ordonne d’écouter le Coran avec attention quand il est récité. Il dit: Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l’oreille attentivement et observez le silence, afin que vous obteniez la miséricorde (d’Allah). (Q 7:204)
3. Soyons pleinement présents et attentifs. Ne laissons pas une partie de nous être ailleurs et ainsi ne pas profiter de toute l’expérience. Ces semi-expériences laissent une personne insatisfaite et incomplète. Même les petites choses deviennent très significatives lorsqu’elles sont pleinement expérimentées. Amīroul Mo’minīn Ali bin Abī Tālib (a) a dit : En effet, la plus avertie des oreilles est celle qui est attentive et accepte un rappel. (traduit de l’anglais) (The Scale of Wisdom, H. 3115).
Souvenons-nous de ce verset comme une motivation pour être attentifs aux situations. Comprenons-les avec notre esprit ou du moins écoutons mieux. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons saisir les rappels qui existent dans toutes ces choses qui nous entourent.
Sources: ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; Shaykh Tabrasī, Tafsir Majma‘ul Bayān
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