Lā yuhibbullāhul-jawra bissū’i minal-qawli illā man zulim
Allah n’aime pas qu’on profère de mauvaises paroles sauf quand on a été injustement provoqué. Et Allah est Audient et Omniscient.
(Sūratun Nisā, No.4, Āyat 148)
Pour nourrir le potentiel de perfection de l’homme, Allah Le Tout Puissant (swt) a ordonné des règles de comportement en société. Il encourage la vertu et déconseille le mauvais comportement. Un des comportements condamné dans le Coran est celui d’exposer les défauts d’autrui. Dans le verset ci-dessus, Allah dit qu’Il n’aime pas que l’on dise ouvertement du mal des autres. Ne pas aimer ici ne signifie pas ‘aimer ou ne pas aimer’ comme les êtres humains l’entendent. Cela signifie plutôt que, dans le code des lois divines, pour le développement de l’âme, il n’y a absolument pas de place pour un tel comportement.
Le mal dans la mauvaise conduite fait référence à tout ce qui est dit de désagréable sur une personne, et qui ne serait pas apprécié par cette dernière. Cela peut être la médisance, la calomnie, la malédiction, la plainte etc. – raconter tout ce qui inclut quelque chose de négatif. La seule exception est pour celui qui a été opprimé: le Mazlum peut dire du mal du zalim sans se sentir coupable de subir le désagrément d’Allah.
L’Islam recommande de dissimuler les fautes d’autrui plutôt que d’en parler. Une telle qualité est une parure pour l’âme du croyant. Imam Zaynul Abidine (a) dit : Ô Dieu…orne moi avec l’ornement des justes, et habille moi avec l’ornement de ceux qui craignent Dieu en étalant le bon comportement et cachant les défauts. (Du‘a Makarimul Akhlaq, No. 20 in Sahifa Sajjadiyya). Quand un croyant fait des éloges des autres et cache leurs défauts, cela est immensément bénéfique à la communauté. Dire du bien contribue à augmenter le respect pour la personne qui fait du bien, et cela l’encourage à faire encore plus de bien. Cela encourage également les autres à suivre son exemple et à faire de bonnes actions aussi. De cette façon, le bien se multiplie dans la communauté.
La dissimulation du mal permet à la personne qui l’a commis de conserver sa dignité. Cela empêche également au mal de devenir un aspect commun dans la communauté. Quand le mal se répand au sein de la communauté, certaines personnes pourraient penser qu’il est normal d’en faire et ne l’éviteront donc pas. Quand le mal est dissimulé et caché, cela signifie que la communauté prend cela très au sérieux et a honte d’en parler.
Le Tout Puissant Allah Lui-même est sattārul ‘uyūb (Celui qui occulte les fautes) et ne révèle pas les fautes des êtres humains dans ce monde. Dans le Du‘ā Kumayl, que nous récitons chaque semaine, Imam Ali (a) dit: Combien de mes actes détestables Tu as couverts et combien de calamités Tu m’as épargnées.. et combien de belles louanges (à mon égard) Tu as propagées. Il sait tout sur chacun, les fautes cachées et secrètes, mais avec Son grand amour et Sa miséricorde, Il le cache aux autres. Ceci est une bénédiction pour laquelle nous devrions remercier Dieu chaque jour.
La prochaine fois que nous sommes tentés de dire quelque chose de négatif sur quelqu’un, nous devrions nous poser les questions suivantes:
Sommes-nous nous-mêmes parfaits? Combien de nos fautes Allah a-t-Il, par Sa grâce, cachés des autres? Evitons l’usage des mots négatifs, de peur de devenir nous-mêmes, la victime de l’indiscrétion d’autrui.
Sommes-nous en quête de respect et de popularité en dénigrant les autres? Rabaisser les autres est un signe de faible estime de soi: trompeur, cela nous fait croire à tort que le seul moyen de s’élever est de dénigrer les autres.
Quel genre de communauté sommes nous en train de promouvoir en disant de telles choses? Une communauté dans laquelle le mal est exposé ouvertement, parfois même pris à la légère et du coup considéré comme étant la norme? Ceci n’est pas le genre d’environnement qui serait sain pour notre famille et pour nous.
Il y a une grande sagesse dans ce qu’Allah nous encourage et décourage de faire. Nous ne le prenons pas au sérieux, et ce à notre propre péril. Récitons ce verset pour nous rappeler la gravité de ce genre de conversations et restons-en éloignés. Le verset peut être notre arme contre toute tendance à adopter un tel comportement
Sources:
Amīrul Mu’minīn Imam Ali (a), Du‘ā Kumayl;
Imam Zaynul ‘Ābidīn (a), Sahīfa Sajjādiyya;
Āyatullāh Nasir Makārim Shirazi (ed.), Tafsīr-e Namūne;
Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān