Les manœuvres incitatrices du déviant

إِنَّا عَرَضْنَا الْأَمَانَةَ عَلَى السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَالْجِبَالِ فَأَبَيْنَ أَنْ يَحْمِلْنَهَا وَأَشْفَقْنَ مِنْهَا وَحَمَلَهَا الْإِنْسَانُ إِنَّهُ كَانَ ظَلُومًا جَهُولًا

Wallāhu yurīdu an yatūba ‘alaykum wayurīdul-ladhīna yattabi ‘ūnash-shahawāti an tamīlū maylan ‘azīmā

Et Allah veut accueillir votre repentir. Mais ceux qui suivent les passions veulent que vous vous incliniez grandement (vers l’erreur comme ils le font).

(Sūrat al-Nisā, No 4, Āyat 27)

Les versets précédant l’āyat ci-dessus expliquent les lois du mariage et les catégories de personnes avec lesquelles le mariage est interdit. Certaines personnes ont protesté contre ces lois. Elles n’étaient pas d’accord avec ces restrictions et voulaient avoir des relations avec qui elles le souhaitaient. Selon elles, les restrictions empiétaient sur leur liberté et constituaient des obstacles à la réalisation de leurs désirs.

Le verset ci-dessus rassure les vrais croyants qu’Allah ‘azza wajall souhaite se tourner vers eux. L’acte de se tourner signifie un renouvellement des bénédictions et de la grâce qui peuvent avoir diminué à force de satisfaire des désirs illicites. Avec la révélation de ces règles, ce qu’il fallait éviter était désormais clair, et les croyants pourraient profiter de la miséricorde d’Allah subhānahu wata’ālā ainsi que de relations conjugales saines, résultant en une société équilibrée.

Allah (swt) avertit alors les croyants que les gens qui suivent leurs désirs veulent que les croyants soient aussi comme eux, qu’ils se détournent d’Allah et s’écartent du Droit Chemin. Tafsīr Majma’ al-Bayān explique que l’expression ‘personnes qui suivent leurs passions’ pourrait faire référence aux :

a. gens du mensonge car ils rejettent la vérité et suivent ce qu’ils veulent

b. personnes qui commettent l’adultère et la fornication

c. gens qui ont protesté au moment où ce verset a été révélé

Le Tafsīr dit que la première explication est plus proche de la vérité. Selon Tafsīr-e Namūne, cela s’applique également aux gens de notre époque qui souhaitent suivre leurs désirs sans qu’aucune loi ne les restreigne.

La déviation a été qualifiée de « grande » pour montrer que les transgresseurs s’encouragent mutuellement dans le péché et le mal, progressant vers des niveaux de déviation plus élevés. Ils s’incitent mutuellement à faire preuve de plus d’audace et vont plus loin dans le péché. Ils aimeraient que d’autres se joignent à eux dans cette déviation. Cela validerait leur propre déviation, et ils pourraient ainsi se libérer des réprimandes d’autrui. D’autres versets du Coran parlent également de la façon dont les transgresseurs aimeraient que les gens se joignent à eux : N’obéis pas à ceux qui crient au mensonge, Ils aimeraient bien que tu transiges avec eux afin qu’ils transigent avec toi (Q 68 :8-9) et alors vous seriez tous égaux. (Q 4 :89)

S’écarter des lois de Dieu est nuisible à la fois pour l’individu et pour la société. Dans le contexte de ces versets qui parlent des règles du mariage et de la sexualité, l’abandon de ces limites entraîne la corruption dans la société. Une grande partie de la vertu et de la paix qui devraient se répandre au sein des structures sociales est perdue. Au nom de la liberté de satisfaire ses désirs, l’être humain perd son statut et sa perfection potentielle. C’est une grande perte comme l’atteste la sourate al-‘Asr.

Il est important de se rappeler ce verset dans la société moderne. Beaucoup de gens qui donnent tort et méprisent les lois de Dieu ne se contentent pas de le faire eux-mêmes. Ils veulent que les autres fassent pareil et se donnent beaucoup de mal pour promouvoir et justifier leurs actions. À travers les différentes plateformes à leur disposition, ils s’efforcent de faire parvenir leur déviation dans tous les recoins de la société. Cela devient une norme qui ne peut être contestée. En tant que croyants, nous devons comprendre que ce n’est pas une nouvelle tactique. Cela a toujours été la pratique de ceux qui ne veulent pas de freins à la satisfaction de leurs désirs.

Sources : Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma‘ al-Bayān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh