ضُرِبَ بَيْنَهُم بِسُورٍ لَّهُ بَابٌ بَاطِنُهُ فِيهِ الرَّحْمَةُ وَظَاهِرُهُ مِن قِبَلِهِ الْعَذَابُ
Dhuriba baynahum bisūrin lahu bābun bātinuhu fīhir-rahmatu wazāhiruhu min qibalihil-‘adhāb
C’est alors qu’on éleva entre eux une muraille ayant une porte dont l’intérieur contient la miséricorde, et dont la face apparente a devant elle le châtiment (l’Enfer).
(Sūrat al-Hadid, No 57, Āyat 13)
Lorsque le Coran parle des croyants et des hypocrites au Jour du Jugement, une des choses qu’il évoque est un mur de séparation qui sera érigé entre les deux groupes. Lorsque les hypocrites demanderont la lumière aux croyants, on leur dira qu’ils ne peuvent l’obtenir que s’ils peuvent retourner dans le monde car la lumière est dérivée des actions accomplies dans le monde. Puis, comme mentionné dans le verset ci-dessus, un mur est mis en place entre les deux groupes. Le mur a une porte, avec la miséricorde à l’intérieur et la punition à l’extérieur.
De nombreuses questions ont été posées à propos de ce mur. Que représente réellement ce mur ? Pourquoi possède- t-il une porte ? Qui sera de chaque côté du mur ? L’Imam Muhammad al-Bāqir ‘alayhis-salām a été interrogé sur la signification de ce verset. Il a dit : Les humains devront faire face à de nombreuses pressions insupportables le Jour du Jugement. Le Tout-Puissant placera un mur et une forteresse sombres devant eux. À l’intérieur, il y aura lumière et miséricorde, et à l’extérieur, obscurité et châtiment. Nous et nos disciples aurons une place à l’intérieur, et ceux qui se seront opposés à nous, seront à l’extérieur (al-Burhān fil-Quran, extrait de alketab.org).
Le mot sūr, utilisé ici pour désigner le mur, était un mot utilisé pour une clôture qui est généralement érigée autour d’une ville pour la protection afin que les habitants puissent vivre en paix.
Le Jour du Jugement, les croyants à l’intérieur de ce mur, vivront comme les habitants de la ville clôturée, dans une tranquillité imperturbable. Les hypocrites, comparables aux étrangers, ne seront pas autorisés à y entrer.
Dans le monde, les croyants et les hypocrites ont vécu ensemble en société, mais avec un grand fossé entre eux. Le mur dans le monde constituait la foi et les bonnes actions. La conscience spirituelle des deux groupes était tout à fait différente et les divisait sur toutes les questions de la vie. La foi a donné aux croyants la paix intérieure et la tranquillité, tandis que les hypocrites vivaient dans l’agitation et la frustration. Leurs complots incessants et leur mauvaise foi ne leur ont donné aucun répit. Ainsi, la division dans le monde comprenait elle aussi, la paix à l’intérieur et la punition à l’extérieur. Au Jour du Jugement, cette division prendra une forme matérielle.
Il est intéressant de noter qu’il y a une porte dans le mur. Tout comme dans le monde, lorsque les hypocrites avaient des interactions avec les croyants, la « porte » pour les rejoindre était toujours présente. Mais ils ont choisi de ne pas entrer et de ne pas accepter la foi. Quel est le but de cette porte au Jour du Jugement ? Peut-être pour faciliter les conversations qui auront lieu entre les deux groupes. La porte est le lieu qui permettra aux gens à l’extérieur d’être témoins de ce qui se passe à l’intérieur. Il est également possible que la porte soit une entrée pour ceux de l’extérieur qui pourront être autorisés à entrer. Ce sont les gens dont la pollution spirituelle était limitée et qui en seront nettoyés après un certain temps.
Que ce verset nous rappelle le grand fossé qui existe entre croyants et hypocrites, à la fois dans ce monde et dans l’au-delà. Les deux groupes ont des visions du monde complètement différentes et la séparation existera éternellement.
Sources : Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma‘ al Bayān ; Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; alketab.org