Réflexion No. 09: Āyat 26: 87–89; Un Coeur Sain

وَلَا تُخْزِنِي يَوْمَ يُبْعَثُونَ * يَوْمَ لَا يَنْفَعُ مَالٌ وَلَا بَنُونَ* إِلَّا مَنْ أَتَى اللَّهَ بِقَلْبٍ سَلِيمٍ
Et ne me couvre pas d’ignominie, le jour où l’on sera ressuscité, le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucune utilité. Sauf celui qui vient à Allah avec un coeur sain.
(Sūratush Shu‘arā, N° 26, Āyāt 87-89)

Cette prière est une partie de la série des prières de Nabi Ibrahim (a). Le Prophète demande à Allah de le sauver de l’humiliation le jour où la richesse du monde ne lui sera d’aucune utilité. La seule chose qui servira ce jour-là sera d’avoir un cœur sain. L’expression arabe utilisée dans ce verset est Qalbun Salīm.

Un Qalbun Salīm a été décrit comme un cœur dépourvu de maladie et de défauts, un coeur pur et sincère. De ce dernier, découle de bonnes pensées, des mots agréables, des actes vertueux. Sa base est la bonté, enracinée dans l’amour de son Créateur. L’Imam Ja‘far al-Sādiq (a) quand il explique ce verset, dit : un Qalbun Salīm est un cœur qui rencontre son Seigneur après s’être détaché de toute autre que Lui. Tout comme le corps humain, le cœur humain passe par la santé et la maladie. Quand le cœur est sain et en bonne santé, nous sommes emplis de sérénité et nous sommes conscients de nos responsabilités. Quand le cœur est malade, il ne peut pas mener à bien ses fonctions. La vie perd son sens réel car le cœur malade aura une vision altérée de toute chose. La maladie du cœur est une calamité qui a un effet profond sur l’issue finale de l’être humain.

Imam Ali (a) dit : Certes, la pauvreté est une affliction parmi les afflictions, mais pire que cela est la maladie du corps, et pire que la maladie du corps est la maladie du cœur. Certes, parmi les bénédictions il y a l’abondance des moyens de subsistance, mais meilleur que celle-ci est la santé du corps et meilleure que la santé du corps est la santé du cœur. Dans le Saint Coran, le mot maradha (qui signifie maladie) apparaît 24 fois, dont plus de la moitié parle de maladie du cœur. Tout comme un corps malade peut cesser de fonctionner s’il ne reçoit pas les soins adéquats, un cœur malade peut aussi mourir s’il n’est pas traité. La mort du cœur est beaucoup plus grave que la mort du corps.

Dans le Nahjul Balāgha, Imam Ali (a) décrit les gens pieux et dit : Ils voient les gens de ce monde célébrer la mort des corps, mais eux sont plus préoccupés par la mort du cœur des vivants. Une conséquence de la maladie du cœur est la perte du plaisir spirituel dans les actes d’adoration. Il ne ressent aucun plaisir dans les Dhikr et les Douas, aucune excitation du cœur, pas d’augmentation de la foi et aucune émotion à communiquer avec le Seigneur. C’est une maladie dégradante qui empêche l’élévation spirituelle.

Un hadith de Nabī Isa (a) dit : Tout comme une personne malade ne trouve aucun plaisir dans une nourriture délicieuse, un cœur malade n’éprouve aucune joie dans l’adoration d’Allah. C’est le devoir des croyants de prendre soin de la santé de leur cœur. Nous devons vérifier l’état de nos cœurs. Recherchons-nous à adorer Dieu, à nous souvenir de Lui, à Lui parler ? Veillons-nous tard ou levons-nous tôt pour être parmi ceux qui demandent pardon quand le reste du monde est endormi et négligent ? Pleurons-nous en pensant à Lui? Si nous ne sommes pas affectés par le Dhikr de Dieu et que nous y sommes indifférents, alors nous savons que nous sommes affligés.

Sources: Āyatullāh Makārim Shirāzī (ed.), Tafsīre Namūne; Aghā Muhsin Qarā’atī Kāshānī, Tafsīr- Nūr