Réflexion Coranique No. 336 Āyat 3 :110 – La meilleure nation

كُنْتُمْ خَيْرَ أُمَّةٍ أُخْرِجَتْ لِلنَّاسِ تَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَتَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَتُؤْمِنُونَ 

Kunntum khayra ummatin ukhrijat linnāsi ta’murūna bilma‘rūfi wa tanhawna ‘anil-munkari wa tu’minūn  

Vous êtes la meilleure communauté, qu’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah.

(Sūrat Āl-‘Imrān, No. 3, Āyat 110)

Dans le verset mentionné ci-dessus, Allah ‘azza wajall décrit la nation musulmane comme étant la meilleure nation jamais créée au profit de l’humanité. Ce qui donne cet honneur aux musulmans, c’est le fait qu’ils “ordonnent ce qui est bien” et “interdisent ce qui est mal”, et combiné avec leur foi en Allah subhānahu wata’ālā, cela fait d’eux la meilleure des nations jamais produites.

Amr bil-Ma‘rūf – ordonner ce qui est juste et Nahī ‘anil-Munkar – interdire ce qui est mal, sont deux des obligations les plus importantes qui nous ont été prescrites par Allah. Contrairement à nos autres obligations telles que les prières, le jeûne, le pèlerinage et l’aumône que l’on doit donner, qui sont toutes personnelles et privées, ces deux obligations sont pour le bénéfice de la société et cela montre qu’Allah (swt) attend des croyants qu’ils se préoccupent des autres.

Selon Āyatullāh Nāsir Makārim Shīrāzī dans le Tafsīr al-Amthal, le fait que ces deux obligations aient été mentionnées dans ce verset avant la foi en Allah montre leur importance dans la sécurisation et la solidification non seulement de sa propre foi, mais aussi de la foi de la Oummah musulmane. C’est comme si Allah décrivait ces deux obligations comme la base à partir de laquelle toutes les autres obligations pouvaient être remplies. Ce point trouve un écho dans la tradition suivante rapportée par l’Imam al-Bāqir ‘alayhis-salām : En vérité, l’injonction du bien et l’interdiction du mal est la voie des prophètes, la voie des justes, une grande obligation sur laquelle toutes les autres obligations sont fondées et sur lesquelles les idéologies sont sécurisées, par lesquelles les revenus sont rendus licites, par lesquelles les iniquités sont réparées, par lesquelles la terre prospère, la justice est recherchée auprès des ennemis et le commandement [d’Allah] est maintenu. [al-Kāfī, v 5, p 56, h 1]

Āyatullāh Sayyid Ali al-Husaynī al-Sistānī (qu’Allah le protège) donne les conditions suivantes qui doivent être remplies pour que ces deux obligations soient exécutées :

1. Il faut avoir une connaissance de ce qui est bien et de ce qui est mal, dans un sens général.

2. Il faut estimer qu’elles auront probablement un effet sur la personne qui agit mal.

3. La personne qui agit mal doit avoir l’intention de continuer à faire les actions inappropriées et mauvaises.

4. La personne qui agit mal ne doit pas être légalement excusée dans ses actions inappropriées et mauvaises, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas croire que ce qu’elle a fait était correct d’un point de vue islamique.

5. La personne qui ordonne le bien et interdit le mal ne doit pas courir le risque de subir un préjudice important sur sa personne, sa réputation ou sa fortune.

La Oummah musulmane n’est la meilleure nation que si elle continue à remplir ces deux obligations. Si elle cesse d’enjoindre ce qui est bien ou d’interdire ce qui est mal, elle perd cet honneur. C’est à travers cette optique que nous comprenons la position de l’Imam al-Houssayn ‘alayhis-salām à Karbala. La Oummah était indifférente au mal qui était fait par ceux qui avaient usurpé l’autorité. L’imam a réalisé son devoir de défendre l’Islam afin que ces deux obligations puissent être remplies. Il a dit dans une lettre à son frère Muhammad ibn al-Hanafiyya : Je ne me soulève pas par entêtement ou rébellion, ni pour causer du mal ou de l’oppression ; en effet, je me soulève pour chercher le salut et la réforme de la nation de mon grand-père, Muhammad (s). Je souhaite ordonner le bien et interdire le mal, et en cela, je suis la tradition de mon grand-père, Muhammad (s), et la tradition de mon père, Ali ibn Abū ālib ‘alayhis-salām (al-Futūh, v. 5, p. 21).

En tant que croyants, nous avons la responsabilité de nous assurer que nous respectons ces deux commandements. Nous garderons ainsi vivant le message de l’Imam al-Houssayn (a) et veillerons à ce que nous restions la meilleure des nations créées par Allah (swt).

Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shīrāzī, Al-Amthal fī Tafsīr Kitāb Allah al- Munzal, https://www.sistani.org/english/book/48/2278/