Réflexion coranique No. 332 Āyat 48 :10 – Allégeance à Allah ‘azza wajall 

 

إِنَّ الَّذِينَ يُبَايِعُونَكَ إِنَّمَا يُبَايِعُونَ اللَّهَ يَدُ اللَّهِ فَوْقَ أَيْدِيهِمْ 

Innalladhīna yubāyi‘ūnaka innamā yubāyi‘ūnallāha yadullāhi fawqa aydīhim
Ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allāh :la main d’Allāh est au-dessus de leurs mains.
(Surat Al-Fath, No. 48, Āyat 10)


Prêter allégeance, c’est prêter serment d’obéissance et de soutien à une autorité. L’acte de faire allégeance ou de s’en abstenir a joué un rôle important dans l’histoire islamique. Cela se faisait souvent en mettant la main dans la main de l’autorité.

L’allégeance mentionnée dans le verset ci-dessus fait référence au Serment de Ridwān, prêté au Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam par certains des compagnons avant le traité de Hudaybiyyah. Lorsque le Prophète (s) en l’an 6 après l’hégire est allé à La Mecque avec certains des musulmans pour accomplir la ‘Omra, les polythéistes de La Mecque l’ont empêché d’entrer. Le Prophète leur a envoyé un représentant, et lorsqu’après un certain temps il n’était toujours pas revenu, les compagnons ont promis leur soutien au Prophète face à la possibilité d’une attaque des Mecquois. Cette promesse a eu lieu sous un arbre et est connue sous le nom de Bay‘at al-Shajarah (Engagement de l’arbre) ou Bay‘at al-Ridwān (Engagement de satisfaction).

Une allégeance est une reconnaissance sérieuse du statut de celui à qui l’allégeance est faite et signifie respect, loyauté et dévouement. Dans la troisième semaine de Dhul-Hijjah, nous célébrons l’Aïd al-Ghadīr – l’événement au cours duquel le Prophète Mohammad (s) a été chargé par Allah subhānahu wata’ālā d’informer le peuple de la position d’Amīrul-Mu’minīn Imam Ali ‘alayhis-salām comme successeur du Prophète et gardien divinement désigné pour la Oummah. Lorsque le Prophète a terminé son sermon, les gens se sont réunis et ont félicité l’Imam Ali, lui accordant leur Bay‘ah – leur allégeance à lui en tant que gardien. Ils se sont engagés à obéir à son autorité.

Bien que cet événement se soit produit il y a longtemps, nous avons encore une opportunité d’y être lié en donnant la bay‘ah – allégeance – à l’Imam de notre temps ‘ajjallāhu farajah. Lorsque nous lui prêtons allégeance, nous prêtons allégeance à tous les Imams divinement nommés avant lui, en terminant par notre allégeance à l’Imam Ali. Et bien sûr, quand on prête allégeance à l’Imam Ali, c’est la même chose que de prêter allégeance au prophète Muhammad. Et Allah mentionne dans le verset ci-dessus que ceux qui prêtent allégeance au Prophète prêtent en réalité allégeance à Allah.

Une question importante, que signifie notre allégeance à Allah et à Ses élus ? Bay‘ah n’est pas comme une élection, où nous sélectionnons quelqu’un pour nous représenter tout en reconnaissant que la personne que nous avons sélectionnée doit travailler pour nos intérêts. C’est plutôt la soumission et la résignation de notre propre volonté et désir à la volonté et au désir de celui à qui nous avons prêté allégeance. Au lieu qu’ils travaillent pour nous, nous nous engageons à travailler pour eux.

Une fois que nous acceptons cette réalité et donnons notre bay‘ah à l’Imam de notre temps (af), nous nous engageons à consacrer nos vies pour Allah et à préparer le terrain pour l’arrivée de Son représentant. Si nous pouvons le faire quotidiennement, comme nous le faisons avec la Du‘ā de ‘Ahad, nous maintiendrons le message de Ghadīr dans nos vies chaque jour.

Sources : Āyatullāh Nāsir Makārim Shīrāzī, Al-Amthal fī Tafsīr Kitāb Allah al- Munzal
(https://www.al-islam.org/articles/ghadir-tradition-expressive-evidence-guardianship