Réflexion coranique n°439. Āyat 2 :57 – L’asservissement de soi

Bismillāh

Dans de nombreux endroits, le Coran parle des êtres humains qui se font du tort ou qui font oppression sur leur personne. Zulm est défini comme le fait de mettre les choses au mauvais endroit ou de ne pas respecter le droit de quelqu’un ou de quelque chose. C’est le contraire de la justice. L’être humain qui fait zulm à lui-même lorsqu’il pèche ou s’éloigne de Dieu. Il est dans sa nature et dans son intérêt de veiller à son élévation spirituelle et d’accomplir son objectif d’être en vie. Ne pas faire cela, c’est être injuste envers soi-même.

Chaque action accomplie, bonne ou mauvaise, a des conséquences. Ces dernières se produisent à la fois dans ce monde et dans l’au-delà. Les conséquences dans ce monde sont souvent négligées car elles sont attribuées à des facteurs autres que l’action elle-même. Par exemple, être jaloux de quelqu’un entraîne une insatisfaction intérieure et même de la misère chez la personne jalouse. Mais il se peut qu’ils ne relient pas ces émotions à la jalousie elle-même. Les actions négatives créent un feu intérieur qui brûle d’abord la personne avant d’atteindre les autres. C’est l’oppression de soi. Et c’est juste dans ce monde. La honte et la misère de l’au-delà devront également être supportées. Même si l’être humain voudrait alors échapper à ses responsabilités, il n’y parviendra pas.

يَوْمَ تَجِدُ كُلُّ نَفْسٍ مَّا عَمِلَتْ مِنْ خَيْرٍ مُّحْضَرًا وَمَا عَمِلَتْ مِن سُوءٍ تَوَدُّ لَوْ أَنَّ بَيْنَهَا وَبَيْنَهُ أَمَدًا بَعِيدًا

Le jour où chaque âme se trouvera confrontée avec ce qu’elle aura fait de bien et ce qu’elle aura fait de mal ; elle souhaitera qu’il y ait entre elle et ce mal une longue distance ! (Q 3 :30).

Le Coran donne de nombreux exemples montrant que désobéir aux lois de Dieu et opprimer les droits d’autrui revient essentiellement à faire du tort à soi-même. Le moi doit supporter les conséquences négatives de ces actes. Voici quelques exemples :

1) Arrogance 

وَقَارُونَ وَفِرْعَوْنَ وَهَامَانَ ۖ وَلَقَدْ جَاءَهُم مُّوسَىٰ بِالْبَيِّنَاتِ فَاسْتَكْبَرُوا فِي الْأَرْضِ وَمَا كَانُوا سَابِقِينَ

De même (Nous détruisîmes) Coré, Pharaon et Hâmân. Alors que Moïse leur apporta des preuves, ils s’enorgueillirent sur terre. Et ils n’ont pas pu [Nous] échapper. (Q 29 :39)

L’arrogance est condamnée dans les enseignements islamiques. Il s’agit peut-être d’une qualité dirigée vers les autres, mais elle détruit l’arrogant lui-même. Une telle personne rejette la vérité, est aveugle de ses propres défauts et faiblesses et ne peut pas progresser dans la vie. C’est une oppression de soi, car le soi a le droit d’apprendre des autres, de reconnaître la vérité et de progresser.

2) Indulgence dans le luxe

إِنَّهُمْ كَانُوا قَبْلَ ذَٰلِكَ مُتْرَفِينَ، وَكَانُوا يُصِرُّونَ عَلَى الْحِنثِ الْعَظِيمِ

Ils vivaient auparavant dans le luxe, Ils persistaient dans le grand péché [le polythéisme]

(Q 56 :45-46)

Lorsque le Tout-Puissant accorde des bénédictions, la bonne réponse est d’être reconnaissant et d’utiliser les bénédictions sur Son sentier. Quand les gens oublient d’être reconnaissants et s’adonnent aux bénédictions, les utilisant à des fins de désobéissance et de plaisir personnel étendu, c’est une oppression de soi. Le moi a le droit d’être reconnaissant envers celui qui lui donne les bénédictions et de s’efforcer d’atteindre la perfection avec ces bénédictions.

3) Malice envers sa femme

وَإِذَا طَلَّقْتُمُ النِّسَاءَ فَبَلَغْنَ أَجَلَهُنَّ فَأَمْسِكُوهُنَّ بِمَعْرُوفٍ أَوْ سَرِّحُوهُنَّ بِمَعْرُوفٍ ۚ وَلَا تُمْسِكُوهُنَّ ضِرَارًا لِّتَعْتَدُوا ۚ وَمَن يَفْعَلْ ذَٰلِكَ فَقَدْ ظَلَمَ نَفْسَهُ

Et quand vous divorcez d’avec vos épouses, et que leur délai expire, alors, reprenez-les conformément à la bienséance ou libérez-les conformément à la bienséance. Mais ne les retenez pas pour leur faire du tort : vous transgresseriez alors et quiconque agit ainsi se fait du tort à lui-même.

(Q 2 :231)

Le mariage tel que décrit dans le Coran a pour but d’apporter la tranquillité aux époux et de susciter l’affection et la miséricorde. Une personne qui a de mauvaises intentions envers son conjoint se prive de ces beaux résultats. Cela a été décrit comme un tort envers soi-même. Le moi a le droit de bénéficier des conséquences émotionnelles positives du mariage.

Ces versets et d’autres montrent comment toute désobéissance à Allah, entraînant des défauts chez l’homme, est en réalité une oppression de soi. Les conséquences seront supportées par celui qui aura désobéi, à la fois dans ce monde et dans l’au-delà.

Sources : https://hadana.ir/%D8%B8%D9%84%D9%85-%D8%A8%D9%87-%D8%AE%D9%88%D8%AF