Réflexion coranique n°431 Āyat 15 :9 – Le Coran est à l’abri de toute déformation.

Bismillāh, 28 Mars 2024/17 Ramadan 1445

Ceux qui ont étudié l’histoire de la compilation du Coran savent que, dès le début de I’Islam, les musulmans ont accordé beaucoup d’importance à la transcription et à la mémorisation de ces saintes écritures. Par exemple, lors de la Bataille de Yamāmah menée par les musulmans peu après la disparition du Prophète Muhammad sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam, il est dit que soixante-dix huffāz (ceux qui avaient mémorisé l’intégralité du Coran) sont tombés en martyrs. Selon les paroles de l’érudit du cinquième siècle de l’Hégire, Sayyid al-Murtadā : 

Le fait est que le motif de préserver, de transmettre et d’accorder de l’attention au Coran était plus profond que celui accordé à toute autre chose. L’attention accordée au Coran était sans précédent, car il est le miracle de la prophétie, la source de la connaissance de la sharī’ah et des lois religieuses. Les savants musulmans n’ont pas ménagé leurs efforts pour le protéger et le préserver, au point de consigner les moindres différences dans ses voyelles, ses lettres, ses versets et ses méthodes de récitation. Comment pourrait-il donc y avoir quelque chose de changé ou d’omis, avec tout ce travail sincère et cette précision rigoureuse ? (Extrait de Ma’rifat dans Introduction aux sciences du Coran, 2 :292)

En plus de ces preuves historiques, une combinaison de trois arguments théologiques peut être avancée pour établir le fait que le Coran est exempt de toute déformation :

  1. Tout d’abord, un argument intellectuel peut être donné pour prouver que rien n’a été ajouté au Coran. Cet argument est lui-même basé sur le fait que le Coran est un miracle inimitable. Son langage est si éloquent et si beau que même une seule ligne ne peut être imitée par l’homme (cette discussion a été abordée dans d’autres réflexions coraniques publiées précédemment). Il s’ensuit que rien n’a pu être ajouté au Coran. Si l’homme avait ajouté quelque chose d’indiscernable au Coran, il n’y aurait aucune différence entre le discours divin du Coran et le discours additionnel de l’homme !
  2. Après avoir établi le fait que chaque verset du Coran qui nous est présenté est bien d’Allah ‘azza wajall, une preuve traditionnelle peut être avancée pour établir que rien n’a été enlevé. Cette preuve traditionnelle n’est autre que le verset de la Soūrate al-Hijr cité au début de cette réflexion. Allah a dit dans ce verset : “c’est Nous qui en sommes gardien “, ce qui signifie qu’Il a garanti que le Coran serait préservé de toute déformation pour toute la postérité.
  3. Les hadiths des imams prouvent clairement que le Coran sera toujours un guide pour les croyants. Il n’a pas été soumis à des changements susceptibles de diminuer sa pureté. L’Imam Ali ‘alayhis-salām dit : Sachez que ce Coran est le conseiller qui ne trompe jamais et le guide qui n’égare jamais (Nahjul Balāgha, Sermon 176). Il dit également : Allah, le Glorifié, n’a conseillé personne comme il l’a fait à travers les lignes de ce Coran ; c’est le cordon solide d’Allah et son moyen digne de confiance. (Ibid.)

Le Coran est le critère qui permet de discerner la vérité du mensonge. C’est la norme à travers laquelle toutes les choses sont jugées. Même les hadiths dont nous disposons sont jugés à travers le Coran. S’ils sont conformes aux versets du Coran, ils sont considérés comme corrects. Dans le cas contraire, ils sont rejetés. Les livres de jurisprudence Shī’ah contiennent de nombreuses narrations sur le fait que le Coran est le critère.

Il convient de mentionner qu’il ne semble pas qu’un musulman ait jamais prétendu que quelque chose avait été ajouté au Coran. Toutefois, un petit nombre de savants shī’ah ont affirmé qu’au premier siècle de l’Hégire, certains versets ou mots du Coran avaient été retirés de l’écriture originale. Par exemple, un célèbre savant shī’ah des hadīth, qui vivait il y a plus de cent ans, du nom de Muhaddith Nūrī, a écrit un livre à ce sujet, intitulé Fasl al-Khitāb. En citant plusieurs narrations des Ahlul Bayt ‘alayhimus-salām, Muhaddith Nūrī a tenté de prouver que les noms des Ahlul Bayt (a), par exemple, avaient été omis dans le Coran.

Toutefois, cette opinion a été catégoriquement rejetée par les savants ultérieurs. Ceux qui souhaitent en savoir plus sur ce sujet peuvent se référer à la fin du deuxième volume du livre de Āyatullāh Muhammad Hādī Ma’rifat, Introduction aux sciences du Coran.

Nous prions Allah le Tout-Puissant de nous permettre de nous accrocher aux deux choses importantes laissées par le Noble Messager d’Allah (s) à sa nation, à savoir le Coran et les Ahlul Bayt (a).

Sources: Muhammad Hadi Ma‘rifat, Introduction to the Sciences of the Quran