Réflexion Coranique N°276. Āyat 4 :9 – De l’empathie pour les orphelin

وَلْيَخْشَ الَّذِينَ لَوْ تَرَكُوا مِنْ خَلْفِهِمْ ذُرِّيَّةً ضِعَافًا خَافُوا عَلَيْهِمْ
Walyakhshal-ladhīna law tarakū min khalfihim dhurriyatan dhi‘āfan khāfū ‘alayhim
Que la crainte saisisse ceux qui laisseraient après eux une descendance faible, et qui seraient inquiets à leur sujet.
(Soūrat al-Nisā, No 4, Āyat 9)

Quand Allah ‘azza wajall parle de l’importance de traiter les orphelins avec justice et bienveillance, Il met en évidence un principe important qui motiverait les gens. Il leur demande de réfléchir combien ils seraient inquiets pour leur propre progéniture s’ils venaient à être orphelins. Tout comme ils seraient concernés par la manière dont leurs enfants seraient traités, ils devraient également se préoccuper de la manière dont les enfants des autres sont traités. Ils devraient respecter les droits des orphelins de la même manière qu’ils souhaiteraient qu’on respecte ceux de leurs propres enfants.

Le verset ci-dessus fait partie d’un passage sur l’héritage. Le verset qui précède celui-ci insiste sur le fait que les orphelins doivent recevoir leur héritage de manière équitable. Le Tafsīr Majma‘ al-Bayān apporte différentes interprétations pour ce verset :
À l’époque du Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam, les gens      encerclaient une personne mourante et l’encourageaient à distribuer sa fortune. Ils lui disaient que c’était bien de faire cela tant qu’il était encore en vie, et que ses enfants ne feraient pas bon usage de cette richesse qu’il laissait derrière lui. Ce verset dénigre cela et dit aux gens d’encourager une personne mourante à laisser sa fortune à ses enfants, afin qu’ils ne se retrouvent pas dans le besoin et sans ressources. Les gens sont invités à réfléchir à ce qu’ils ressentiraient si leurs propres enfants étaient abandonnés de la sorte.

On demande à ceux qui sont responsables des orphelins de les traiter avec justice et de leur octroyer leur héritage légitime. Ils devraient agir en tuteurs consciencieux et avoir peur de la manière dont leurs propres orphelins pourraient être traités dans l’avenir. Un hadith d’Imam al-Kāzim ‘alayhis-salām dit : Allah a placé deux formes de punitions dans la [mauvaise gestion des] droits des orphelins. L’une est dans ce monde. Il récita alors le verset ci-dessus et l’expliqua – Cela signifie que quiconque agit de la sorte, devrait craindre que ses propres enfants soient traités de la même façon. (Tafsīr Majma‘ al-Bayān, traduit de l’anglais)

Le respect des droits des orphelins est une problématique importante dans la société. Les problèmes sociaux reviennent souvent en spirale. Ce qu’une personne fait aujourd’hui peut revenir le hanter – ou ses proches – un autre jour. C’est la sunnah d’Allah subhānahu wata‘ālā. Ceux qui causent du tort aux autres deviennent la raison de leur propre perte. Ainsi, une personne qui opprime des orphelins, commet non seulement cette injustice mais ouvre également, sans le savoir, la voie à l’oppression de sa progéniture.

Le principe de l’empathie nous permet de nous mettre à la place de l’autre. Nous enfilons ainsi pour un laps de temps la tenue de l’autre afin de prendre conscience de ce qu’il ressent. Ce verset nous enseigne que pour encourager les autres à faire le bien, nous devrions les aider à avoir de l’empathie pour les autres. Lorsqu’ils pensent à ce qu’ils ressentiraient si ce comportement leur était infligé, cela les inciterait naturellement à faire le bien. Se servir des émotions naturelles est une stratégie puissante pour stimuler un bon comportement. Amīrul Mu’minīn Imam Ali (a) dit : Quiconque s’occupe des orphelins, ses enfants seront pris en charge. (Ghurar, H 10975 traduit de l’anglais)

Que ce verset soit un rappel, non seulement pour traiter les orphelins de manière la plus juste mais aussi pour se comporter avec les autres de la manière dont nous souhaiterions que les autres se comportent avec nous et notre famille. Une grande partie de ce qui est destiné aux nôtres est déterminée par notre comportement avec les autres.

Sources : Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma‘ al-Bayān ; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh ; Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr.