Réflexion Coranique N°265. Āyat 10 :37 – Allah ‘azza wajall répond à l’accusation

وَمَا كَانَ هَـٰذَا الْقُرْآنُ أَن يُفْتَرَىٰ مِن دُونِ اللَّـهِ وَلَـٰكِن تَصْدِيقَ الَّذِي بَيْنَ يَدَيْهِ وَتَفْصِيلَ الْكِتَابِ لَا رَيْبَ فِيهِ مِن رَّبِّ الْعَالَمِينَ
Wamā kāna hādhal-Qur’ānu an yuftarā min dunil-lāhi walākin tasdīqal-ladhī bayna yadayhi watafsīlal-kitābi lā rayba fīhi min rabbil-‘ālamīn.
Ce Coran n’est nullement à être forgé en dehors d’Allah mais c’est la confirmation de ce qui existait déjà avant lui, et l’exposé détaillé du Livre en quoi il n’y a pas de doute, venu du Seigneur de l’Univers.
(Sūrat Yūnus, No 10, Āyat 37)

Les polythéistes ont accusé le Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam d’avoir fabriqué le Coran. Ils ont exigé qu’il apporte un autre livre ou qu’il change le Coran. Ces demandes reflètent leur manque de conviction sur le fait que les paroles du Coran venaient de Dieu lui-même. Le verset ci-dessus répond à cette accusation et indique clairement que le livre vient effectivement de Dieu.

La première partie du verset nie l’accusation en élevant le statut du Coran – n’est nullement à être forgé. Notons que le verset ne dit pas qu’il n’a pas été forgé, mais qu’il n’aurait pas pu être forgé. Le Tafsīr Namūne le compare à la situation d’une personne qui serait accusée de mentir et qui dirait : « il ne me convient pas de mentir », plutôt que de dire « je n’ai pas menti ». Le premier est une négation beaucoup plus forte. Cela n’est pas digne du niveau du Coran d’insinuer qu’il puisse avoir été fabriqué. Ce type de rejet peut également être vu ailleurs dans le Coran : Cependant, Allah n’est pas tel à leur faire du tort ; mais ils ont fait du tort à eux-mêmes. (Q 29 :40). Le verset implique que le niveau du Coran est tel que seul Dieu aurait pu parler ainsi. Ce niveau fait référence à la profondeur des versets, à sa fraîcheur et à son application à toutes les époques, à son style poétique, à sa précision historique et à toutes les autres raisons pour lesquelles ce livre est un miracle.

Le verset poursuit en parlant de l’originalité du Coran et de son authenticité. Il mentionne deux autres qualités du Livre Saint :
1. Il confirme ce qui a été révélé dans les livres des autres prophètes. Toutes les croyances et tous les enseignements des livres originaux des anciens prophètes sont vérifiés dans le Coran. Bien que les lois puissent différer, les principes de base de la foi et les fondements de la vertu et de la bonté restent les mêmes dans les Livres Saints. Le Coran est également une vérification des prédictions à ce sujet dans les autres livres.
2. Le Coran expose et développe ce qui a été écrit dans les livres précédents. Il donne plus de détails et précise certaines des croyances et règles générales mentionnées précédemment. Il complète et perfectionne ce que les livres précédents ont apporté. Si cela provenait d’un autre que le Dieu qui a envoyé les livres précédents, cela aurait été différent, voire contradictoire au lieu d’être conforme et complétant.

Ce verset est connecté au verset n°2 de la même sourate qui demande aux gens pourquoi ils sont surpris qu’Allah ait révélé ce livre à son serviteur. Le verset dit : Est-il étonnant pour les gens, que Nous avons révélé à un homme d’entre eux (Q 10 : 2). Il est également lié aux versets qui le précèdent et qui disent : Dis : “Est-ce qu’il y a parmi vos associés un qui guide vers la vérité ?” Dis : “C’est Allah qui guide vers la vérité. Celui qui guide vers la vérité est-il plus digne d’être suivi, ou bien celui qui ne se dirige qu’autant qu’il est lui-même dirigé ? Qu’avez-vous donc ? Comment jugez-vous ainsi ? Et la plupart d’entre eux ne suivent que conjecture. Mais, la conjecture ne sert à rien contre la vérité ! Allah sait parfaitement ce qu’ils font. (Q 10 : 35-36). Une des formes de guidance de la part d’Allah prend la forme des Écritures envoyées aux prophètes. Le Coran est l’une de ces Écritures qui guide vers la vérité. Cela fait partie de la réponse à l’accusation de fabrication.

Alors que nous nous rapprochons du mois au sujet duquel Imam Muhammad al-Bāqir ‘alayhis salām a dit : Tout chose a un printemps, et le printemps du Coran est le mois de Ramadan, comprenons la grandeur du Livre à travers le Livre lui-même. Le verset ci-dessus est l’un des nombreux versets qui parlent du Coran. Pendant que nous étudierons le Coran ce mois-ci, prenons note de ces versets et laissons-les nous inspirer vers une plus grande révérence pour la parole d’Allah.

Sources : Shaykh Tabarsi, Tafsīr Majma’ al-Bayān; Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh.