Réflexion 154. Āyat 11:73 – La surprise face au décret de Dieu

قَالُوا أَتَعْجَبِينَ مِنْ أَمْرِ اللَّهِ ۖ رَحْمَتُ اللَّهِ وَبَرَكَاتُهُ عَلَيْكُمْ أَهْلَ الْبَيْتِ ۚ إِنَّهُ حَمِيدٌ مَجِيدٌ
Qālū ata‘jabīna min amrillāhi rahmatullāhi wa-barkātuhu ‘alaykum ahla–bayti,
innahū hamīdun majīd
Ils dirent: “ T’étonnes-tu de l’ordre d’Allah? Que la miséricorde d’Allah et Ses Bénédictions soient sur vous, gens de cette maison! Il est vraiment digne de louange et de glorification”
(Sūrat Hūd No.11, Āyat 73)

Quand les anges donnent de bonnes nouvelles à Nabī Ibrahim (a) et à sa femme Sarah à propos de la naissance d’un fils, Ishāq et de lui un petit-fils, Ya’qūb, Sarah s’exclame d’étonnement: Comment cela serait-il possible alors que son mari et elle sont tous les deux ont un âge si avancé? Pour comprendre la surprise de Sarah, Allāmah Tabātabā’ī dans Tafsīr al-Mīzān dit que quand elle a reçu la nouvelle, la perspective d’un bébé né de vieux parents semblait impossible. C’était aussi quelque chose dont les gens se moquaient dans la société.

Les anges lui parlent alors avec les mots ci-dessus. D’abord ils lui demandent  si elle est surprise par le décret d’Allah. C’est une question négative utilisée pour manifester leur étonnement vis à vis d’elle. Les anges demandent pourquoi Sarah est-elle si surprise par toute action prévue par Allah ‘azza wa-jall. N’a-t-elle pas été témoin du pouvoir d’Allah avant? Être surpris qu’une action puisse survenir provient du manque de connaissance des causes de cette action et de la pensée qu’elle est improbable. Mais quand Allah provoque une action alors il ne peut y avoir de surprise car Il est Celui qui est à l’origine des causes.

La question que posent les anges transmet de nombreux messages différents. Cela montre leur étonnement quant à sa question. C’est un message qui lui dit de ne pas douter du pouvoir du Tout-Puissant qui peut tout faire. C’est aussi une déclaration rassurante et pleine d’espoir. Ne désespérez pas qu’Allah puisse faire ce que vous avez toujours voulu mais pensez que ce n’est pas impossible.

Ensuite, les anges parlent de la miséricorde d’Allah et de Ses bénédictions sur cette famille. Cela leur est arrivé plusieurs fois dans le passé, comme elle en a été témoin. N’a-t-Il pas sauvé Ibrahim (a) du feu? Ne l’a t-il pas rendu victorieux face aux adorateurs d’idoles? Il s’agissait des bénédictions d’Allah sur la famille et elles continuaient à venir. Cette fois, ce serait sous la forme d’un enfant né durant la vieillesse. Donc, il n’y avait pas de quoi être surpris.

Cette deuxième phrase du verset est un rappel du passé. Il pourrait aussi s’agir d’un Du’ā des anges demandant que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions soient sur la famille. Ces mots font maintenant partie de la salutation étendue utilisée par les croyants. Une fois Imam Ali (a) a rencontré des gens et il les a salués. En réponse, ils ont dit: ‘et que la paix soit sur vous, et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions soient sur vous, ô gens de la maison, ainsi que Son pardon et Son plaisir’. Imam Ali (a) leur a dit de ne pas étendre leur salutation plus que ce que les anges ont fait avec Nabī Ibrahim, en se référant à ce verset.

Le verset se termine par deux qualités d’Allah qui sont les preuves de la phrase précédente. Allah est glorieux et digne de louanges. Il est la cause de toutes les actions qui sont bonnes et nobles. Ses actions méritent que Ses serviteurs Le louent et Le remercient. Majīd est quelqu’un qui accorde une faveur avant même qu’elle ne soit méritée. Comment pouvez-vous être surpris des actions d’Allah quand Il a ces qualités?

Ce verset est un rappel puissant de ne pas désespérer d’Allah qui produit ce qui semble tout à fait impossible. Même lorsque les possibilités sont faibles, si Allah le souhaite, cela peut arriver et arrivera. Peut-on être surpris si c’est le cas? Si la réponse est oui, nous devons penser aux messages donnés par les anges dans ce verset.

Sources: Shaykh Tabarsī, Tafsīr Majma’ul Bayan; ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nūr.