Réflexion Coranique N°239. Āyat 3 :156 – Faire échouer les ennemis

لِيَجْعَلَ اللَّـهُ ذَٰلِكَ حَسْرَةً فِي قُلُوبِهِمْ
Liyaj‘alal-lāhu dhālika hasratan fī qulūbihim
Allah en fit un sujet de regret dans leurs cœurs.
(Sourate Āli Imran, No 3, Āyat 156)

Lorsque les Musulmans partirent pour la bataille d’Ohod, un groupe d’hypocrites et de personnes qui n’avaient pas foi, refusèrent de les accompagner. Au retour des musulmans et à la nouvelle que certains avaient été martyrs dans cette bataille, ce groupe saisit l’occasion de créer le doute parmi les Musulmans. Ils endossèrent les habits de la compassion et déclarèrent que si ces gens étaient restés avec eux, ils n’auraient pas été tués. Le chagrin ressenti à Madina à cette époque fut aggravé par ce groupe, qui à l’extérieur manifestait son inquiétude mais intérieurement, voulait juste détourner les Musulmans du Saint Prophète sallal-lāhu ‘alayhi wa-ālihi wasallam.

Le verset ci-dessus fait partie d’un plus long verset dans lequel Allah ‘azza wajall dit aux Musulmans de ne pas être comme eux ou de ne pas penser comme eux. Leur discours ne devrait pas affecter l’esprit des croyants. En préservant leur foi et leur détermination à servir Dieu, les Musulmans déjoueraient le plan des ennemis et en feraient une source de regret pour eux. Le regret mentionné peut être de différents types :

1- Que les musulmans étaient forts et obéissants envers le Prophète (s).
2- Que leurs paroles n’avaient pas affaibli les Musulmans comme souhaité.
3- Ce serait également une source de regret pour eux le jour du Jugement quand ils seront tenus pour responsables de leurs manigances.

La mort et le martyre, les difficultés et la douleur font partie de la lutte sur le chemin de Dieu. Pour un croyant, ce sont des défis à relever avec un esprit fort dans la quête de perfectionner de l’âme et atteindre la proximité de Dieu. Lorsque les ennemis s’en réjouissent et évoquent des alternatives impies pour atténuer le chagrin naturellement ressenti, les croyants doivent rester fermes et riposter.

Dans les cours d’Ibn Ziyād à Koufa et du souverain omeyyade Yazīd à Damas, la famille d’Imam al-Houssayn ‘alayhis salām fut confrontée à des discours jubilatoires sur leur tragédie. Les paroles des tyrans avaient pour objectif de transmettre le message suivant : ce que la famille avait enduré résultait de sa foi et de son obéissance à Allah et à Son Prophète. Ibn Ziyād dit à Dame Zaynab ‘alayhas salām :  As-tu vu ce qu’Allah fit de ta famille ?  Elle répondit : « Je ne vois rien d’autre que la beauté ! Allah avait ordonné leurs martyres et ils obéirent et se précipitèrent vers leurs tombeaux, et bientôt Allah vous rassemblera ensemble et ils se plaindront de toi auprès d’Allah. Maintenant, attendons avec impatience qui sera le vainqueur.
Dame Zaynab (a) dit à Yazīd en présence de centaines de courtisans :  O Yazid ! Penses-tu que nous sommes humiliés et méprisables à cause du martyre de notre famille et de notre propre captivité ? . . . Tu es devenu arrogant parce que tu penses que les choses ont tourné en ta faveur. . . Si tu as gagné quelque chose aujourd’hui en versant du sang, tu seras certainement un perdant le jour du jugement. Ce jour-là, rien ne comptera à part tes actions. . . Ce jour-là, toi et tes partisans vous vous querellerez les uns avec les autres à côté de la balance divine de la justice.

Faire ainsi preuve de courage fut une humiliation pour les gens qui pensaient que la sainte famille serait ébranlée par la douleur. À leur grand regret, dans les cours, beaucoup de personnes se rallièrent également à la sainte famille et prirent la parole en leurs noms. Cela devint une source de regret pour les tyrans, à la fois dans ce monde et dans l’Au-delà.

En tant que croyants, nous nous devons de contrer ceux qui souhaitent nous affaiblir. Quand les gens conspirent contre nous, il est rageant pour eux de voir un rebond de notre foi et de notre force. L’échec de leurs plans devient alors une source de regret pour eux. Ce fut le cas au cours de l’histoire et cela est toujours le cas aujourd’hui.  Laissons ce verset nous rappeler de ne pas être affecté par leur discours et de contrecarrer leurs efforts en gardant la foi.

Sources: ‘Allāmah Muhammad Husayn Tabātabā’ī, Tafsīr al-Mīzān; Āyatullāh Nāsir Makārim Shirāzī (Ed.), Tafsīr-e Namūneh; Agha Muhsin Qarā’atī, Tafsīr Nurhttp://en.wikishia.net/view/Text:Debate_of_Lady_Zaynab_(a)_with_%27Ubayd_Allah_b._Ziyad
https://www.al-islam.org/probe-history-ashura-dr-ibrahim-ayati/chapter-32-sermon-lady-zaynab-court-yazid